Et pour l’aider à y répondre, deux rappeurs bien connus de la scène musicale québécoise seront à l’avant-scène, à savoir Biz, du groupe Loco Locass, un Blanc et nationaliste, et son bon ami Samian, un Métis, fils d’une Algonquine et d’un Tremblay. Tous deux ont noué une solide amitié, il y a une quinzaine d’années, en cosignant La Paix des braves, une chanson qui ouvre et ferme incidemment le documentaire.
Avec des acteurs et des analystes qui ont vécu la crise d’Oka ou qui sont aujourd’hui à l’avant-scène des nouveaux chapitres portant sur ces fameuses relations, le tout ponctué d’archives, les deux artistes vont ainsi s’interroger pendant une heure «sur l’avenir du vivre-ensemble chez nous, affirmant haut et fort leur quête commune: la réconciliation».
«C’est un sujet qui m’intéressait beaucoup, j’étais curieux à l’idée d’aller tourner cela et je trouvais que Samian et Biz étaient bien placés pour porter le sujet. Le documentaire devient une sorte de réelle rencontre avec une communauté dont sait qu’elle existe, mais qu’on a, on dirait, jamais rencontrée», raconte Charles Gervais, qui compte une vingtaine d’années d’expérience dans la réalisation de documentaires, pour expliquer pourquoi il a accepté de s’associer à ce projet.
Aller vers l’autre
Le réalisateur mentionne d’ailleurs être sorti lui-même «transformé» à la suite du tournage des derniers mois, et espère que ceux et celles qui verront le documentaire le seront tout autant.
«Ce qu’on connaît des Amérindiens, c’est ce qu’on a lu dans les journaux. C’est très très rare qu’on a la possibilité de côtoyer ces gens-là, de passer du temps avec eux. Ce documentaire, c’est comme une immersion dans tout cet univers-là. C’est une réelle rencontre avec des personnes de différentes opinions qui prônent la ligne dure ou encore la paix. Ça nous permet d’aller à fond là-dedans, et nécessairement, on en sort transformé après cela. Ce n’est pas un documentaire qui veut imposer une vision des choses, mais qui nous amène à aller vers l’autre», d’expliquer Charles Gervais qui, le jour de l’entrevue, s’apprêtait à mettre un terme au montage de son documentaire dans lequel il y glisse des images encore toutes récentes; celles de l’Atikamekw Joyce Echaquan, décédée à l’Hôpital de Joliette, le 28 septembre dernier.
Le réalisateur dit s’être attardé davantage sur l’après de cette crise d’Oka et avoir tenté de comprendre comment ces évènements ont changé les relations entre Blancs et Autochtones. Et comment tous peuvent aspirer à une quelconque réconciliation qui apparaît encore, reconnaît-cependant Charles Gervais, «encore difficile». «Pour que cela arrive, il va falloir que des choses changent dans la condition dans laquelle vivent les Autochtones», dit-il.
Il sera donc possible de voir le documentaire Oka, 30 ans après sur la chaîne Historia, ce samedi 7 novembre, à compter de 20 h ; et en rediffusion le dimanche 8 novembre, à 5 h et 12 h.
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