Il s’agit donc d’une activité de financement pour ce chœur dirigé par celui qui, ce soir-là, fera courir ses doigts sur le clavier puisqu’il s’agit de son instrument de prédilection. Jean-Sébastien Lévesque travaillera sans doute davantage à mettre en valeur la voix de son invité à qui il avait demandé, au hasard d’une rencontre, ce qu’il aimerait chanter dans le cadre d’un tel récital.
Au programme
Or, sachez que M. Salvas montre un penchant assumé pour les mélodies françaises de la première moitié du XXe siècle, notamment celle de Francis Poulenc (1899-1963), Gabriel Fauré (1845-1924), Jacques Ibert (1890-1962) et Maurice Ravel (1875-1937), des compositeurs reconnus comme d’immenses mélodistes, pour ne pas dire de véritables précurseurs de la chanson populaire.
«Il y a une anecdote cocasse à propos de Ravel et Ibert qui avaient été invités, de même que trois autres compositeurs, à soumettre des œuvres pour le film Don Quichotte, de Georg Wilhelm Pbast. Tous croyaient qu’ils avaient un contrat en main, mais, en fait, ils participaient sans le savoir à un concours. C’est Ibert qui avait finalement été retenu» , raconte Jean-Sébastien Lévesque, confirmant du même souffle que M. Salvas a choisi les deux!
Le baryton interprétera aussi des airs du Bal masqué de Poulenc, une cantate profane contenant des propos grivois, comiques, bizarres, une série de qualificatifs employés par M. Lévesque qui n’a pas rejeté l’expression «musique de taverne» qu’on lui proposait. On fera également la part belle à L’Horizon chimérique de Fauré, une œuvre constituée de quatre mélodies sur lesquelles reposent des poèmes de Jean de La Ville de Mirmont.
«C’est une époque où les gens allaient beaucoup dans les cabarets pour écouter ce genre de musique qui n’était pas diffusé dans les salles de concert. On parle d’une période très créative où les compositeurs cherchaient à briser les conventions, à s’éloigner d’une certaine rigidité qui avait été imposée par le Conservatoire de Paris» , enchaîne Jean-Sébastien Lévesque en faisant le lien avec ce qui allait suivre logiquement, c’est-à-dire la naissance d’un répertoire populaire produit et porté par les premières grandes vedettes de la chanson française.
Les interprètes
Décrit par Jean-Sébastien Lévesque comme un artiste talentueux et très sollicité, le baryton Geoffroy Salvas a pris part à de nombreux opéras, notamment avec l’Opéra de Montréal et l’Opéra de Québec. Il a aussi participé à des créations contemporaines, interprétant, entre autres, les œuvres de Dawe, Rickets, March et Bilodeau. Il a fait partie des artistes en résidence de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal, en 2015-2016 et 2016-2017, et il a remporté le 1er Prix Opérette au Concours international de chant de Marseille, en 2017.
Pianiste aguerri, Jean-Sébastien Lévesque est aussi un passionné du chant choral, une pratique qui œuvre selon lui à la démocratisation de la musique puisqu’elle permettait de rassembler les choristes débutants et avancés autour des grandes œuvres du répertoire. Le chant choral, exprime-t-il à la moindre occasion, est avant tout un art du peuple.
«Les sommes recueillies le 18 avril permettront de défrayer en partie le grand concert que nous donnerons le 26 mai, à l’église de Saint-Eustache» , de préciser pour sa part la présidente de l’ECSE, Danielle Bourgeois, qui indique par ailleurs que ces Mélodies françaises du XXe siècle vous sont offertes à bon prix puisque les billets sont disponibles au coût de 20 $ ou encore 10 $ pour les 16 ans et moins. Réservations: 514 823-6898; 450 473-6184; choralesainteustache@gmail.com. Information: [http://www.ecse.ca].
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Ensemble choral Saint-Eustache
Jean-Sébastien Lévesque