C’est le 4 octobre 1970, pour être précis, qu’au summum de la révolution hippie, Janis Lyn Joplin mettait abruptement un terme à une carrière en fulgurante ascension, quittant ce bas monde à 27 ans, aboutissement tragique d’une surdose d’héroïne.
C’est en soutien à l’album Zooloo sings Janis Joplin – Buried Alive (son troisième), dédicacé à la première véritable femme rockeuse et distribué dans 67 pays, que la chanteuse de Gatineau présente actuellement une série de concerts au Québec.
«Sauf qu’attention, je ne suis pas là pour imiter Janis Joplin, puisque de toute façon elle est inimitable, et je ne lui ressemble pas du tout! Je lui rends hommage dans une lecture très personnelle, dans le plus profond respect de son œuvre. Ceux qui s’attendent à ce que je porte une perruque à la Janis seront déçus», tire au clair Zooloo.
Les férus de rock et de blues qui cassent la baraque y trouveront donc leur compte tout en ayant été prévenus: il ne s’agit pas là d’un autre tribute band dont la principale préoccupation est de reproduire à la perfection le répertoire de Joplin. «Les puristes ne seront nullement choqués. Nous rockons pas mal plus, mes musiciens et moi, et nous sommes tous à jeun», lance-t-elle à la blague.
L’idée derrière ce projet, c’est plutôt de mettre en valeur la facette mésestimée de l’exubérante et fougueuse chanteuse. «Janis Joplin était une bien plus grande artiste que ce que l’on connaît d’elle. Les gens retiennent surtout qu’elle se pétait la gueule gros comme le monde et qu’elle a goûté à la célébrité en l’espace de trois ans, déplore Zooloo qui s’est documentée sur la vie de Janis Joplin intensivement pendant trois mois.
«Quand on s’intéresse à son histoire de plus près, on découvre une femme excessivement sensible, difficile à cerner, qui écrit d’une façon très particulière, presque unique. Certaines chansons méconnues de Joplin sont majestueuses. Je pense à Ego Rock (évoquant sa ville natale de Port Arthur, au Texas) et qu’elle n’a interprétée qu’une seule fois. C’est un cadeau de m’avoir accordé le droit de l’insérer dans mon album», se réjouit-elle.
C’est après avoir remarqué la puissante et rauque voix de Zooloo, comparable à Joplin, sur une compilation de blues américaine (Blues Highway, Volume 1) réalisée en 2008 et dont elle était la seule artiste canadienne, que les compagnies de disques 272 Records et Gators de Los Angeles lui ont proposé ce canevas d’album.
«J’ai d’abord refusé, de peur de m’attaquer à une icône. Je connaissais ses chansons comme Me and Bobby McGee et Try, mais je ne me reconnaissais pas en elle. Je l’ai apprivoisée comme source d’inspiration en cours de projet», détaille l’auteure et interprète.
Le Fan Club est situé au 41, Blainville Ouest à Sainte-Thérèse. Réservation: 514-813-5710.