Faisant suite à une entente intervenue en ce sens au mois d’octobre dernier, Airbus détient dorénavant, et sans avoir déboursé un seul sou, 50,01 % du programme de cette série d’avions qu’a développée, au coût de 6 milliards de dollars américains, Bombardier. L’entreprise québécoise voit sa part passer à environ 34 %, alors que celle du gouvernement québécois, via Investissement Québec, sera maintenant d’environ 16 %. Rappelons que Québec qui a injecté 1 milliard de dollars américains dans le projet en 2015.
Efficacité et rapidité
Réunis dans un hangar de Bombardier, à Mirabel, quelque 3 000 employés affectés au programme de la C Series ont ainsi vu défiler, pendant presque une heure, leurs nouveaux patrons que sont maintenant Tom Enders, président-directeur général d’Airbus qui s’était déplacé de la France pour venir s’adresser à eux, et Philippe Balducchi, nouveau président-directeur général du programme C Series.
Aussi, Alain Bellemare, président et chef de la direction de Bombardier, Fred Cromer, président de Bombardier Avions Commerciaux, et Christine St-Pierre, ministre responsable de la région des Laurentides, les ont accompagnés sur la scène qui avait été aménagée pour l’occasion.
On a ainsi assuré que la combinaison des forces Airbus-Bombardier ferait de la C Series un véritable succès commercial, mais on a aussi demandé aux employés d’être encore plus efficace en terme de rapidité sur la ligne de production afin de pouvoir livrer les avions dans un délai plus court. On a aussi confirmé que le siège social de la C Series restera à Mirabel, mais que le programme changera de nom; ce qui a d’ailleurs été confirmé le lundi 9 juillet dernier, avec la nouvelle appellation «programme A220» .
«La séparation entre les activités de la SCACS et Bombardier était déjà en place à Mirabel, les choses suivent donc leurs cours. Cette histoire est maintenant derrière nous, nous avons une meilleure idée de ce qui nous attend. Nous allons pouvoir passer aux prochaines étapes, veiller à l’application de l’entente de réciprocité votée à plus de 92 % par les membres en mars dernier et regarder vers la négociation du prochain contrat de travail» , avait déjà mentionné, un peu plus tôt, le coordonnateur québécois du Syndicat des machinistes, David Chartrand, qui était sur place, le mercredi 4 juillet dernier, à Mirabel. La présente convention collective prend fin cet automne, et déjà le syndicaliste s’attend à ce qu’Airbus demande des concessions aux travailleurs de la C Series.
Une lettre du maire de Mobile
Enfin, par l’entremise de la firme de communication Capital Image, le maire de Mobile, une ville de l’Alabama qui compte une chaine d’assemblage d’avions Airbus et qui en verra une nouvelle s’ajouter afin d’y assembler, dans les prochains 18-24 mois des avions C Series destinés au marché américain, a tenu à dire qu’il était «très heureux que les gens de Mobile aient l’occasion de travailler en partenariat avec les Québécois» .
«Soyez assurés que les gens de Mobile sont immensément fiers de collaborer avec vous pour construire le C Series, un avion conçu au Québec, afin de l’offrir aux clients américains. Nous vous promettons de mettre une petite part de notre héritage français commun, et de l’héritage d’Airbus, dans chacun des appareils que nous produirons» , d’écrire Sandy Stimpson, maire de Mobile depuis 2013, dans la version française de cette lettre.
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