«La vie m’a mis cette épreuve-là et il fallait avoir une bonne réaction», dit-il.
Un parcours hors du commun
Amir Choghri a commencé à couper les cheveux de ses amis à l’été 2017, après que sa saison de soccer ait été compromise par une blessure. Mettant en pratique des techniques visionnées en ligne, il s’est découvert une facilité d’apprentissage et un talent caché pour la coiffure. Au fil du temps, il a développé sa propre technique et a ouvert un petit salon au sous-sol de la résidence de son père, à Blainville.
Puis, le bouche à oreille a fait son oeuvre, si bien qu’à l’été 2018, le jeune homme a été approché pour devenir gérant d’un nouveau barbershop, à Pointe-Claire. Un défi qu’il a accepté de relever, tout en poursuivant ses études collégiales. «J’étais gérant de barbiers plus expérimentés que moi. Ça a été une bonne expérience, car ça m’a permis de voir d’autres barbiers à l’oeuvre et aussi de voir le côté gestion de la business», souligne-t-il.
Puis, la demande au sein de sa propre entreprise, à Blainville, est devenue à ce point importante qu’il a décidé d’y concentrer toute son énergie.
Un exemple de résilience
C’est en janvier 2019, alors qu’il avait 19 ans, que Amir Choghri a appris que son père souffrait d’un cancer. «J’ai continué à travailler pour ne pas lâcher ma clientèle et pour aider pour les dépenses courantes. Après son décès, mon frère et moi, on a dû quitter la maison», explique-t-il.
Refusant de se laisser abattre, le jeune homme a trouvé une nouvelle demeure pour son frère et lui à Sainte-Thérèse, où il a d’ailleurs pu continuer à couper les cheveux. Cette même année, il a remporté la troisième place dans la catégorie «Meilleur dégradé» lors d’une compétition tenue au Texas, aux États-Unis. Puis, il a développé un cours intensif et a commencé à partager son expertise avec d’aspirants barbiers. «À ce jour, j’ai personnellement formé 24 barbiers», dit-il avec fierté.
Deux ans se sont écoulés depuis le décès de son père et voyant son entreprise en pleine croissance, Amir Choghri a décidé de faire le saut et d’avoir pignon sur rue. Il a trouvé au 215, boulevard Curé-Labelle, à Sainte-Thérèse, le local idéal pour donner vie à son projet: le District Barbershop. Pas moins de 14 barbiers l’accompagnent dans cette aventure.
«Le risque est toujours là, mais en tant que jeune entrepreneur, je crois que c’est un bon moment pour le faire. Je suis jeune. J’ai 22 ans. Qui ne tente rien n’a rien», affirme-t-il.
MOTS-CLÉS
Samir Kachami
Sainte-Thérèse