La CCITB entend ainsi amorcer un virage vers l’intelligence artificielle, afin de dynamiser la région en matière économique et anticiper les changements à venir.
La Chambre de commerce travaille actuellement sur un projet novateur qui sera déployé dès la fin de l’année. Selon la directrice générale par intérim, Marie-Noëlle Closson-Duquette, ce projet vise à doter les entreprises de la région d’un accès privilégié à des professionnels reconnus en intelligence artificielle, favorisant ainsi la création de cellules de codéveloppement.
Ces groupes permettront à plusieurs entreprises de partager leurs enjeux et leurs expertises dans un environnement confidentiel, protégé par un engagement commun de discrétion. « On souhaite vraiment que les entreprises de chez nous prennent un virage rapidement, qui anticipe peut-être davantage ce qui va se passer et comment ils vont devoir s’adapter », révèle Mme Closson-Duquette, qui annonce par ailleurs, l’organisation de plusieurs formations en intelligence artificielle dès le début de l’année prochaine.
« […] [bien] qu’au Québec, on ait de grands cerveaux en matière d’intelligence artificielle, on est un petit peu en retard. Donc, nous, on souhaite que nos entreprises prennent le virage très, très rapidement pour celles qui ne l’ont pas pris encore. Puis, anticiper davantage ce qui s’en vient pour s’adapter plus rapidement. »
L’économie au cœur des priorités
Auparavant, le réseautage occupait une place importante dans la stratégie de la chambre, admet Mme Closson-Duquette. Désormais, l’accent sera mis sur les enjeux économiques concrets. « Mais on veut vraiment, dans la prochaine année, mettre l’économie au cœur de nos préoccupations », assure la responsable.
La CCITB cherche également à élargir son rôle de chef de file en accompagnement individuel des entreprises et à bâtir des alliances dans tout le territoire des Laurentides. Selon la directrice, il s’agit d’adopter des positions concertées afin d’atteindre des objectifs de développement économique à l’échelle régionale. « Je pense que quand on collabore et quand on s’allie, on est plus fort, on va mieux représenter nos entreprises. Donc, c’est simplement de voir quels sont nos enjeux communs », insiste Mme Closson-Duquette.
« [on] doit être aussi un leader de développement économique et un leader au niveau des politiques économiques pour susciter des discussions avec nos élus et avec les acteurs du milieu. »
Un futur à bâtir, malgré les incertitudes
Les tarifs douaniers imposés par les Américains ont durement touché certaines entreprises locales. La fermeture ou la réduction d’effectifs de grandes compagnies, comme l’usine Paccar à Sainte-Thérèse, l’un des plus grands employeurs de la région, qui a récemment procédé à l’abolition de 300 postes, est la preuve tangible de l’impact direct des tensions commerciales sur le territoire, affirme la directrice générale.
L’instabilité économique entraîne, selon elle, un ralentissement qui affecte l’ensemble du tissu économique régional. Les tarifs américains, mais aussi les contre-tarifs canadiens, touchent plusieurs entreprises de la région, estime-t-elle. De nombreuses entreprises adoptent une posture d’attente et de prudence, reportant certaines dépenses et ralentissant leurs activités, observe Mme Closson-Duquette.
Elle estime que dans un contexte comme celui-ci, la chambre de commerce joue un triple rôle, celui d’informer ses membres des mesures gouvernementales, de les représenter auprès des instances politiques, et d’outiller les entrepreneurs pour innover et s’adapter.
Marie-Noëlle Closson-Duquette est convaincue que l’avenir économique passera par une prise de conscience collective sur l’importance de l’achat local et de l’encouragement des entreprises de la région, facteurs clés pour renforcer l’économie locale. « C’est ça le nerf de la guerre des prochaines années », assure-t-elle.

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Thérèse-De Blainville