L’entreprise située en bordure de l’autoroute 15, qui compte 130 employés, s’est installée dans des bâtiments de plus de 100 000 pieds carrés, ce qui est un agrandissement de 25 % par rapport à l’usine de Saint-Jérôme. Le siège social de Bauer est situé au New Hamshire, mais toute la recherche et développement pour le hockey s’effectue à Blainville.
Ce qu’il y a de particulier dans cette usine, c’est que les grands du hockey comme Ovechkin, Toews, Kane, Stamkos, Giroux ou Jagr y viennent discrètement pour commander leurs équipements faits sur mesure pour eux. Les employés sont répartis dans différents départements et laboratoires que ce soit pour la recherche et développement, le design, la fabrication de prototypes et la production. Des patins, des casques, des protecteurs, des bâtons et des équipements de gardien de but, sont des produits pensés, fabriqués et testés à cet endroit. «Nous avons au-delà de 300 produits et nous pouvons renouveler de 100 à 150 produits par année. Tout part d’un besoin d’un consommateur. Nous générons des idées, nous créons des documents et nous pouvons mettre jusqu’à un an de travail pour sortir un produit sur le marché», explique Ken Covo, vice-président recherche et développement.
Quand on parle d’innovation en matière d’équipements de hockey, les bâtons sont un bon exemple. Il y a 20 ans, les bâtons étaient faits en bois et pesaient 650 grammes. Maintenant, ils pèsent à peine 400 grammes et sont tous faits en composite de carbone, de verre ou de fibre plastique. Les bâtons haut de gamme sont faits 100 % carbone.
Afin de tester les bâtons, il y a une chambre avec surface glacée de 30 pieds par 20 pieds. Par exemple, la jeune vedette du Canadien Alex Galchenyuk qui vient officiellement de s’associer aux produits Bauer, a pu lui-même tester ses bâtons sur cette surface glacée au cours du dernier été. Lors de notre visite, Marc-André Fournier a chaussé les patins pour effectuer des tests avec son bâton muni de capteurs. Pendant que Marc-André frappait les rondelles de toutes ses forces, Yannick Paquette était devant son ordinateur prélevant rien de moins que 1 000 données à la seconde. «Nous pouvons mesurer, entre autres, la vitesse d’accélération, la vitesse de déformation ou encore la quantité d’énergie. Ce sont des mesures nécessaires pour un vrai bâton de hockeyeur professionnel» explique M. Paquette.
Au niveau de la production, c’est le gérant des produits professionnels, Jerry Trempe, et les membres de son équipe qui reçoivent les hockeyeurs. Bauer fournit les patins à 75 % des joueurs de la Ligue nationale de hockey. En moyenne, les joueurs commandent entre dix et quinze paires de patins pour la saison. Certains joueurs demandent des spécifications. Le défenseur Dougie Hamilton qui est passé récemment des Bruins de Boston aux Flames de Calgary, a des os de chevilles qui ne sont pas standards par rapport aux autres joueurs. Ses patins sont donc modifiés au niveau de la protection de la cheville et il n’a commandé que trois paires.
On sait que des patins bien affûtés, c’est important pour un joueur de hockey. Durant un match, plus besoin que les joueurs attendent le préposé à l’équipement parti à la hâte au vestiaire, Bauer a conçu le concept de la lame rétractable du patin. Des lames déjà affûtées selon le besoin du joueur sont donc à la disposition du préposé et rapidement réinstallées. Il va sans dire que les entraîneurs apprécient grandement cette innovation.
Il y a toutefois un joueur de l’équipe des Flames de l’entraîneur Bob Hartley, qui n’avait pas encore ses lames de rechange au cours de la dernière saison. Sans doute sous l’insistance de son coach, Jiri Hudler a remédié à la situation en visitant Bauer à Blainville cet été. Hudler ne sera dorénavant plus sans patins au banc des joueurs.