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COVID-19: Les élus municipaux estiment que les gens d’affaires d’ici sont pénalisés

Photo Benoît Bilodeau –

Bien des commerçants de détail aimeraient pouvoir rouvrir leurs portes, comme l’a fait, à la mi-avril, Radostin Stoyanov, du Garage Rado, à Saint-Eustache.

COVID-19: Les élus municipaux estiment que les gens d’affaires d’ici sont pénalisés

Publié le 13/05/2020

Tout en reconnaissant que la santé des citoyens doit demeurer prioritaire, les élus municipaux estiment que les gens d’affaires d’ici sont pénalisés par le report de la réouverture des commerces ayant pignon sur rue dans la grande région de Montréal; réouverture maintenant fixée au 25 mai prochain.

Lors de ses points de presse la semaine dernière, le premier ministre François Legault a annoncé que Québec repoussait d’abord cette réouverture au 18 mai, puis au 25 mai. Lundi dernier, il n’a pas exclu que cette réouverture soit à nouveau reportée si «la situation n’est pas sous contrôle à Montréal».

Il faut savoir que les commerces de détail de la région des Laurentides ont rouvert leurs portes le 4 mai dernier, à l’exception de ceux des municipalités faisant partie de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), dont celles des Basses-Laurentides qui comptent autour de 300 000 habitants.

Distinguer les milieux de vie

Pour le préfet de la MRC de Deux-Montagnes et maire de Deux-Montagnes, Denis Martin, l’actuelle situation cause assurément un tort à l’ensemble des commerces de proximité de la région immédiate, lesquels sont pénalisés par rapport surtout aux grands chaînes, en majorité américaines, qui vendent les mêmes produits sans être incluses dans cette restriction de réouverture.

«Le commerce de proximité peut et est en droit [de pouvoir] appliquer les mêmes règles sanitaires que les grandes surfaces. Il y a injustice flagrante de ce côté. Nos commerçants doivent pouvoir concurrencer de façon équitable. Il en va de leur survie», de commenter M. Martin.

Même son de cloche de la part du préfet de la MRC de Thérèse-De Blainville et maire de Blainville, Richard Perreault, qui dit comprendre que les villes de Laval et Montréal vivent une situation particulière par rapport à la COVID-19.

«Cependant, il faut faire une distinction avec chacun des milieux de vie. Nous avons notre propre réalité dont le gouvernement et la Santé publique doivent tenir compte. Dans les Basses-Laurentides, la situation est sous contrôle, mais nos commerces et entreprises sont pénalisés parce que nous sommes sur le territoire de la CMM. Je pense que les propriétaires d’entreprises et les commerçants sont assez professionnels et conscientisés pour mettre en œuvre les mesures nécessaires pour la santé des consommateurs. On peut leur faire confiance», de faire valoir celui-ci, précisant que la décision de reporter cette réouverture ne dépend pas malheureusement pas élus municipaux, mais que ces derniers interpellent régulièrement les élus provinciaux sur cette question.

De son côté, le maire de Saint-Eustache, Pierre Charron, est également d’avis que les commerces d’ici auraient pu et auraient dû rouvrir leurs portes lundi dernier comme cela était prévu initialement.

«Ce report m’a évidemment déçu. Nos commerçants sont assez responsables et matures pour appliquer les mesures de sécurité qu’il faut et pour recevoir leur clientèle. Là, ça leur fait mal, et encore plus vrai par rapport aux grandes surfaces qui ont le droit d’opérer, et pas les petites. En reportant cette réouverture, on est très très loin du Panier bleu annoncé par le gouvernement. Il faut que ça reparte pour nos commerçants, c’est urgent. Ils sont définitivement pénalisés», de commenter M. Charron.

Une attente difficile à supporter

À la Chambre de commerce et d’industrie MRC de Deux-Montagnes (CCI2M), le directeur général Serge Cameron insiste sur le fait qu’il s’agit d’une période de stress extrême pour les entreprises.

«Plus les semaines avancent, plus l’attente de réouverture est difficile à supporter. Nous ne sommes pas les seules personnes dans cette situation et la priorité demeure la santé de tous. C’est [toutefois] désolant de voir que nos commerces qui forment l’économie d’ici ne peuvent pas fonctionner», de dire M. Cameron qui invite les commerçants d’ici à «ne pas lâcher».

Pour sa part, la directrice générale de la Chambre de commerce et d’industrie Thérèse-De Blainville (CCITB), Cynthia Kabis, conseille aux commerçants d’utiliser cette semaine supplémentaire pour se préparer à leur réouverture et mettre en place toute les mesures sanitaires et de distanciation sociale.

«Les commerçants devront user de créativité pour opérer leur commerce. D’ici là, la CCITB organise différents webinaires pour préparer la relance des commerces», d’indiquer Mme Kabis.