Le 12 mai dernier, Eric Girard, ministre des Finances et député de Groulx, était de passage à l’hôtel Imperia de Saint-Eustache pour l’animation d’un diner-conférence, qui lui donnait l’occasion de s’exprimer au sujet du plan budgétaire 2023-2024 révélé par le gouvernement du Québec en mars.
« Les gens sont informés, ils sont intelligents,, ils ont des bonnes questions et c’est important d’aller à leur rencontre », affirme Eric Girard lors d’une entrevue tenue sur place.
Plusieurs députés et maires des municipalités voisines étaient présents pour la présentation, réalisée en collaboration avec la Chambre de commerce et d’industrie de Deux-Montagnes (CCI2M).
« C’est important pour nous d’être véritablement un porte-voix quand on entend parler des préoccupations de nos membres », souligne Jonathan Dupuis, président de la CCI2M.
Dans l’idée de renouveler le sujet, Eric Girard visait à montrer l’« arrière » du plan budgétaire, en approfondissant davantage sur les différentes motivations du ministère des finances. Le ministre assure que la maturité acquise durant la pandémie transparait dans l’exercice.
« C’est le premier budget d’un deuxième mandat, rappelle-t-il. C’est très important, parce qu’on est plus expérimentés. »
Il évoque les demandes reçues, toujours plus grandes que les moyens disponibles du gouvernement.
« Un budget, c’est 15 G$ de dépenses, mais c’est 60 G$ de demandes, fait remarquer le ministre. On doit faire des choix. »
Des priorités claires
Santé et éducation : tels sont les mots d’ordre du ministère des finances. C’est pourquoi près de 8 G$, soit la moitié des investissements, sont dédiées aux « missions de l’état ».
« Il n’y a rien qu’on peut faire sans investir en éducation », affirme Eric Girard.
Le ministre met l’accent sur le cas des garçons francophones, pour qui la rétention à l’école est difficile. Selon lui, le système scolaire ne leur est pas assez motivant et stimulant, ce qui explique l’investissement de plus de 200 M$ prévu pour la formation professionnelle. Quant à la santé, elle occupe 43% du plan budgétaire, d’après Eric Girard.
« On travaille pour avoir des services partout en région en santé mentale », indique-t-il.
Divers spécialistes, comme des intervenants scolaires, des médecins et des infirmières, sont sollicités pour pallier au manque de psychologues qui se fait présentement sentir.
« Tout le monde ne peut pas attendre d’avoir un rendez-vous chez le psychologue, regrette le ministre. Ça nous prend une approche multidirectionnelle. »
En outre, l’importance de l’environnement dans le plan budgétaire est sans précédent cette année, notamment en raison des engagements pris par Québec lors de la COP 15, en décembre dernier.
« En 2018, je ne vous aurais pas parlé de l’environnement, confie Eric Girard. Mais maintenant, l’environnement fait partie de l’ADN de ce qu’on veut faire. »
Plus de 900 M$ sont investis dans le plan de lutte aux changements climatiques. Par rapport à 2022, les investissements consacrés à l’environnement connaissent une hausse de 18%.
« Prudence et responsabilité »
Le budget est équilibré sur le long terme, selon le ministre des finances.
« Tout ce qu’on fait entre dans un cadre financier sur un horizon quinze ans », affirme-t-il.
Eric Girard aborde la baisse d’impôt instaurée cette année, qui équivaut à un investissement gouvernemental de 9 G$. « Permanente et dynamique », la mesure « n’aura et n’a aucun impact sur les services », tel qu’assuré par le ministre.
« On ralentit la vitesse de réduction de la dette, pour pouvoir augmenter le potentiel économique », explique-t-il.
Il espère ainsi réduire le poids de la dette, qui s’élève à plus de 200 G$, en quinze ans plutôt qu’en dix ans, comme cela était initialement prévu. Quant aux risques de récession, ils ne sont pas à craindre, selon Québec.
« Le scénario le plus probable, c’est une croissance de 0,6 % en 2023 », avance Eric Girard.
En comparaison, l’année 2022 enregistrait une croissance de 2,6 %. Le ministre spécifie que la ligne est maintenant mince entre une croissance et une légère récession. Il rappelle que le Québec demeure « bien positionné ».
« Dans l’ensemble, les données économiques que nous avons eues jusqu’à maintenant sont meilleures que nous l’avions prévu », termine-t-il.
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Éric Girard
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