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La gestion de l’offre: un système à préserver, selon la ferme Charbonneau

Photo courtoisie –

La ferme Charbonneau : La gestion de l’offre, un enjeu vital!

La gestion de l’offre: un système à préserver, selon la ferme Charbonneau

Publié le 16/10/2025

C’est en 1675 que la famille Charbonneau s’installe au Québec. Il y a 350 ans. La gestion de l’offre n’existait pas. L’agriculture était en pleine transition.

Déjà bien implantée dans les Laurentides, la famille a dû faire face à de grands défis au fil des siècles. Expropriée de Sainte-Thérèse en 1957, où elle pratiquait le maraîchage, elle s’est établie en 1962 à Sainte-Anne-des-Plaines, opérant un changement de cap important. De la culture des fleurs, elle se lance dans l’élevage des vaches laitières.

Aujourd’hui, pour Marie-Andrée Raiche, copropriétaire et cogestionnaire de l’entreprise familiale, la gestion de l’offre représente un pilier de la stabilité de l’entreprise. « La gestion de l’offre est une merveilleuse façon d’être sûre, d’être payée. La gestion de l’offre nous garantit que le camion va passer chercher notre lait tous les deux jours, beau temps, mauvais temps, pour être sûr que les Canadiens et Canadiennes vont avoir leurs produits dans les épiceries, » assure-t-elle, évoquant, toutefois, les limites du système.

« Ce qui est plus dur pour nous autres, c’est que tous les prix alentour augmentent. Mais, ce qu’on reçoit est à peu près la même chose qu’on avait il y a plusieurs années, malgré que tous les prix augmentent, notre salaire n’augmente pas. Ça, c’est un peu plus difficile. »

Elle rappelle que ce sont les agriculteurs eux-mêmes qui ont mis en place ce système qui permet d’offrir une stabilité financière aux entreprises agricoles et de garantir un approvisionnement régulier en produits de qualité aux consommateurs. « C’est les agriculteurs qui ont décidé de se mettre ensemble et d’avoir ça. C’est sûr qu’on ne voulait pas se faire manger la laine sur le dos avant. »

Photo Marie-Andrée Raiche (courtoisie)
La ferme Charbonneau comptons actuellement un troupeau d’environ 160 vaches laitières et de 154 jeunes sujets.

350 ans d’héritage familial

Pour Marie-Andrée Raiche, si l’entreprise connaît une telle longévité, c’est grâce à sa capacité d’adaptation et sa vision tournée vers l’avenir « la passion est essentielle, tout comme l’innovation et le dévouement au travail. Il faut aussi toujours être à l’avant-garde de la technologie et repousser constamment ses limites. »

Cette vision, selon elle, a guidé l’ouverture, le 26 mars 2022, de Lait Charbonneau. Ce projet, assure madame Raiche, répond à une volonté de diversification face aux incertitudes économiques. « C’est sûr qu’on craint pour l’avenir et c’est une des raisons pour lesquelles on a construit la laiterie. On ne s’en cachera pas, c’est une façon aussi de contrôler l’argent qui rentre dans l’entreprise, c’est sûr et certain », reconnaît la responsable.

Et, contrairement aux fermes situées en région éloignée, la maison Charbonneau doit composer avec une concurrence médiatique intense et une multiplicité de canaux de communication. « Nous, on est dans l’îlot de Montréal. Fait qu’on a accès à tout le beau bassin de la région de Montréal, mais on est noyé dans le bruit aussi de tous les réseaux sociaux, de toutes les publicités, de toutes les antennes de radio et tout », explique Marie-Andrée Raiche.

Pour se démarquer, la famille a dû modifier son approche auprès de la clientèle. Madame Raiche explique que l’entreprise a multiplié les stratégies en participant à des marchés publics, et des organisations d’événements, entre autres. « Ce qui nous a vraiment fait exploser cette année, c’est d’avoir mis quelqu’un sur les réseaux sociaux à temps plein. Ça a été une des meilleures décisions qu’on a prises cette année », affirme Marie-Andrée Raiche.

L’écoresponsabilité au cœur des pratiques

La ferme Charbonneau a fait de l’écoresponsabilité une grande valeur, en utilisant, entre autres, des lagunes pour la gestion de l’eau, produisant ses propres grains pour l’alimentation du troupeau et s’approvisionne localement pour tous ses produits transformés.

« Tout ce qu’on utilise pour nos produits qu’on fabrique à la laiterie, c’est un local fermier québécois. Donc, on s’approvisionne localement, premièrement, pour encourager les gens à l’entour, mais aussi pour que ça fasse le moins de route possible », précise Madame Raiche, soulignant que l’entreprise utilise des contenants compostables afin de réduire son empreinte environnementale, affirme madame Raiche.

Paradoxalement, l’entreprise n’opte pas pour la certification biologique, affirme madame Raiche, expliquant « on n’est pas biologique, parce que [être] biologique ne veut pas nécessairement dire écologiques ». Selon elle, « la grosseur de terrain qu’on a ici, être biologique, détruit l’environnement plus qu’autres choses. »