C’est le constat que faisait le président et fondateur de la Compagnie Électrique Lion, Marc Bédard, le mercredi 20 novembre, devant un parterre de gens d’affaires réunis à l’occasion des Midis d’affaires de la Chambre de commerce et d’industrie Thérèse-De Blainville (CCITB).
Parce que bien peu ont levé la main lorsque ce dernier a demandé qui, dans l’assistance, possédait un véhicule électrique, M. Bédard, dont l’entreprise située à Saint-Jérôme fabrique et vend des autobus scolaires et des camions entièrement propulsés à l’électricité, s’est dit très au fait de ce qui fait obstacle à la volonté des gens de se «convertir» , malgré que la très grande majorité en admette la nécessité.
Trop cher?
Parmi les arguments les plus courants, celui qui tient le haut du pavé est sans contredit le coût d’acquisition d’une voiture électrique, généralement plus élevé qu’un véhicule à essence, malgré les subventions à l’achat. «Oui, le coût à l’acquisition est plus élevé, mais le retour sur l’investissement est considérable» , d’argumenter M. Bédard. Par exemple, suggère ce dernier, si votre véhicule à essence vous coûte 5 000 $ de carburant par année, l’énergie nécessaire pour faire rouler une voiture électrique durant la même période commandera une facture de 1 000 $. Plus est, l’entretien d’un véhicule électrique coûte trois fois moins cher qu’une voiture conventionnelle.
Bien entendu, plus votre véhicule est gros, plus ces chiffres deviennent impressionnants. Un camion au diesel, par exemple, peut coûter jusqu’à 50 000 $ en carburant chaque année. Pour un camion électrique, la facture en énergie demeurera sous la barre des 10 000 $, pour une économie de 40 000 $.
Des exemples comme celui-là, Marc Bédard en a plein sa besace et il estime que les institutions financières devraient aussi adapter leur structure de prêts de manière à faciliter l’acquisition d’un véhicule électrique pour le commun des mortels. À plus grande échelle, la règle du «plus bas soumissionnaire conforme» , imposée par Québec dans les municipalités, demeure un frein à l’électrification des transports. «Il y a urgence de revoir cette règle» , de plaider M. Bédard qui rejette du même souffle cette autre réserve à l’égard des batteries qui seraient plus polluantes que les sources d’énergie thermique conventionnelles. «Il n’y a rien de plus faux, dit-il. Une batterie a plusieurs vies et peut durer 25 ans avant d’être envoyée au recyclage.»
Un choix de société
C’est sans compter qu’un véhicule électrique demeure une banque d’énergie qui peut littéralement servir de génératrice. Par exemple, une flotte de 1 000 autobus électriques renferme 250 mégawatts/heure, suffisamment pour éclairer la ville de Sainte-Thérèse pendant toute une journée. On peut même utiliser l’énergie de sa voiture personnelle pour climatiser sa maison ou la chauffer lors d’une panne de courant.
Dans la lutte aux gaz à effet de serre, par ailleurs, un camion électrique aura le même impact positif que 25 000 arbres matures, soumet Marc Bédard qui estime que l’électrification des transports demeure un choix de société que bien des pays (comme la Norvège, par exemple, qui a choisi de ne pas taxer les véhicules électriques) ont déjà fait ou sont sur le point de le faire.
«La technologie existe, les véhicules sont fiables, ils sont économiquement avantageux, ils sont avantageux pour l’environnement et pour la santé. L’électrification des transports, c’est maintenant» , d’affirmer Marc Bédard.
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