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Le pire de l’inflation est derrière nous, mais…

Employé du Mouvement Desjardins depuis près de 25 ans, Benoit Durocher est économiste principal à la vice-présidence Études économiques.

Le pire de l’inflation est derrière nous, mais…

Publié le 06/04/2023

Le 9 mars dernier, la Chambre de commerce et d’industrie Thérèse-De Blainville (CCITB) offrait une conférence faisant état des perspectives économiques 2023.

« Il y a rarement eu de période aussi tumultueuse d’un point de vue économique », avance le conférencier Benoit Durocher. Économiste chez Desjardins, ce dernier révélait l’état de l’économie actuelle et de ce qu’elle nous réserve pour l’année 2023.

Depuis plusieurs mois déjà, l’inflation est au cœur des préoccupations. « Au Québec, c’est ce qui retient le plus l’attention, mais nous ne sommes pas seuls là-dedans. C’est vraiment un phénomène mondial », affirme M. Durocher. Au Canada, c’est en juin 2022 que l’inflation a atteint son sommet, avec 8.1%.

Depuis, M. Durocher affirme qu’elle est en baisse : « À l’été 2023, Desjardins s’attend à ce qu’on devrait atteindre facilement le 3% ». Cela se fait d’ailleurs ressentir dans le prix de l’essence qui a été particulièrement marquant dans la dernière année et qui tend tranquillement à s’améliorer.

Dans les Laurentides, les difficultés économiques se font particulièrement ressentir dans le secteur de l’immobilier. En effet, les ventes des propriétés existantes ont diminué de 35,8% dans la dernière année. D’ailleurs, Desjardins prévoit que le marché immobilier devrait encore diminuer durant l’année 2023. D’une autre part, c’est dans la région des Laurentides et de l’Outaouais où les loyers sont les plus élevés au Québec.

Vers une récession

« Il faut voir les difficultés en 2023 comme un passage obligé », suggère M. Durocher. D’ailleurs, Desjardins prévoit une incontournable récession au Québec et au Canada pour l’été 2023 et les Laurentides n’y échapperont pas. « Le timing de cette récession est incertain, parce que des données montrent une certaine résilience », précise-t-il.

« On dit qu’on ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs et c’est vraiment ce qu’on vit d’un point de vue économique », soulève M. Durocher. Puisque la Banque du Canada vise une stabilité des prix, une hausse des taux d’intérêt a été engendrée, causant ainsi une restriction sur la demande. « Ça va causer une récession », assure l’économiste.

Toutefois, Benoit Durocher perçoit cette récession comme un processus de normalisation : « On a eu des taux d’intérêts à 0%, les prix des maisons ont augmenté de 20%, on a eu des pénuries un peu partout durant la pandémie et ce n’est pas normal. Il faut normaliser tout ça ». En ce sens, la récession est un passage obligé pour débuter l’année 2024 sur des bases plus solides.

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