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L’impression de béton 3D, ou l’urbanisme du futur

Photo : Jansen / Cette plate-bande, toute première impression de béton produite par Jansen inc. a été installée entre le boulevard Industriel et le boulevard de la Seigneurie, à Blainville.

L’impression de béton 3D, ou l’urbanisme du futur

Publié le 20/09/2023

D’ici cinq ans, nos normes architecturales seront renouvelées par l’arrivée de l’impression 3D en béton. C’est du moins ce que crois Jean-Paul Jansen, président de la première entreprise au Québec à développer cette technologie.

Établie à Blainville, Jansen inc. vend des produits de béton préfabriqués depuis plus de cinquante ans. Ayant acquis son premier robot d’impression 3D il y a deux ans, elle vient tout juste de mettre à terme un long processus de recherche-développement. L’appel aux projets est maintenant ouvert, lance Jean-Paul Jansen ; le paysage urbain s’apprête à changer.

« Je trouvais que d’ajouter l’impression 3D à notre business était la porte de notre futur, partage le président. Ça nous aide beaucoup à aller plus vite, plus loin. »

Déjà exploitée en Europe de l’Ouest depuis des années, la pratique vient à peine de faire son entrée au Canada : les corporatives qui s’y adonnent se comptent sur les doigts d’une main et ne font pas dans le même champ que Jansen inc.

« Quand j’ai vu ça passer, je me suis dit que ça allait être difficile, mais je voulais être le premier », laisse tomber Jean-Paul Jansen.

Tracer le béton

Plusieurs centaines de milliers de dollars ont été injectées par Jansen inc. dans un robot imprimeur, qui trace sur demande des blocs prismatiques ou courbes, mais également des objets de toutes sortes basés sur les dessins d’ingénieurs. Les possibilités de création personnalisées se voient décuplées pour la firme, par exemple pour des margelles de maison, des marches extérieures ou même des éléments de décorations. Jean-Paul Jansen pense agrandir son robot éventuellement, en le dotant d’un système de rails qui débloquerait différents axes et permettrait de concevoir des objets de plus grande superficie ; bref, qui ne ferait qu’étendre davantage les possibles.

Photo : Jansen / Plusieurs centaines de milliers de dollars ont été injectées par Jansen inc. dans un robot imprimeur.

« Ça nous amène de la structure, mais avec du design, observe Jean-Paul Jansen. On peut se laisser aller un peu plus. »

Les produits de l’impression de béton 3D ont tendance, en outre, à être significativement moins denses en raison de leur forme, les rendant jusqu’à deux fois plus légers que ceux du béton conventionnel.

« Notre entreprise a une vision qui veut changer les choses, qui veut rendre le béton plus attrayant et plus fonctionnel, avance le président de Jansen inc. On essaie de marier tout ça avec notre ingénierie, avec des couleurs et des styles. »

Un monde à créer

Le béton imprimé est une alternative à priser pour des dispositifs de sécurité publique comme des garde-fous, qui, pour le moment, ne sont pas particulièrement sujets à un souci esthétique. Le matériau utilisé est tout autant durable, indique Jean-Paul Jansen. Les quelques productions qui ont déjà commencé à peupler la Rive-Nord perdureront dans le temps. Mais qu’en est-il de l’empreinte écologique? Sans révéler les subtilités des différents composés de la matière qu’il achète, Jean-Paul Jansen affirme que le béton traditionnel choisi par Jansen inc. fait l’objet d’une conscience environnementale, mais il en va différemment pour son béton à impression. Cela dit, le choix d’une base « plus verte » pourrait s’appliquer bientôt, encore faut-il que celle-ci rejoigne le marché.

« C’est dans notre vision de l’utiliser dès sa disponibilité, assure Jean-Paul Jansen. On est dans une ère où il y a une grande tournure au niveau de la technologie, surtout dans notre domaine, parce que c’est un domaine qui est resté pendant des lunes plutôt de la même manière. »

Le président est clair : tout le monde, incluant les entreprises et les particuliers, peut consulter les experts de Jansen inc. pour faire évaluer et réaliser un plan. Il faut, cela dit, être prêt à débourser un certain prix qui, somme toute, est garant de la qualité, selon Jean-Paul Jansen.

« On est la porte d’entrée de cette voie-là, résume-t-il à propos de l’industrie dans laquelle il œuvre. Il va y en avoir d’autres, on ne se sera pas les seuls bientôt. Mais chacun, je pense, va pouvoir être capable de cibler sa spécialité. »

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