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L’inflation coûte cher aux municipalités

Photo Vincent Yergeau

L’inflation coûte cher aux municipalités

Publié le 08/12/2022

« L’inflation nous est arrivée rapidement, post-pandémie. D’un seul coup, les prix ont augmenté, aussi bien pour les denrées de luxe que les denrées nécessaires. Elle met beaucoup de pression sur les individus, mais également sur les organisations comme la nôtre », constate Eric Westram, préfet de la MRC de Thérèse-De Blainville et maire de la Ville de Rosemère.

En effet, selon l’Union des municipalités du Québec (UMQ), l’inflation engendrerait des coûts supplémentaires d’un milliard de dollars pour les municipalités.

« Il est évident que l’augmentation des coûts jumelée à la rareté de la main-d’œuvre apporte son lot de soucis financiers pour les villes », affirme Denis Martin, maire de Deux-Montagnes. En plus des projets qui prennent davantage de temps à aboutir avec des coûts plus élevés, M. Martin craint le prochain exercice budgétaire qui risque d’être particulièrement complexe pour éviter une douloureuse hausse de taxe aux citoyens : « Nous avons par le passé toujours maintenu l’augmentation légèrement sous le seuil de l’inflation mais la moyenne était entre 1 et 2 % ».

« Avec un taux d’inflation de 7,5 % en 2022, nous tenterons par tous les moyens d’amoindrir l’impact pour nos citoyens mais la réalité est, que nous ne pouvons absorber toute cette augmentation », regrette-t-il.

« Tout explose »

Les prix des différents contrats nécessaires pour les municipalités fulminent, que ce soit pour le déneigement, la collecte des ordures, les travaux d’infrastructures et encore. « Tout explose, en quelque sorte, de façon déraisonnable.

Je veux bien croire que la guerre en Ukraine et l’instabilité des marchés boursiers causent une certaine peur, mais j’ai l’impression que certains manufacturiers ou détaillants exagèrent sur le prix de certains produits. Le gouvernement devrait intervenir », soulève M. Westram.

« Tout ne peut pas être relié au prix de l’essence. C’est en train de créer inévitablement une récession qui nous attend au coin de la rue », s’inquiète-t-il.

Dommageable pour les infrastructures

« On le constate, les dépenses liées notamment au carburant, à l’asphalte et au béton augmentent partout au Québec. L’inflation entraîne des répercussions importantes sur les décisions que nous devrons prendre pour nos populations, particulièrement pour nos infrastructures », a souligné le président de l’UMQ, Daniel Côté, dans un communiqué de presse.

« On a des réseaux d’infrastructures qui sont en piteux états. Leur entretien est prioritaire et on est très en retard au Québec à ce niveau. On ne peut pas se permettre, même si les contrats coûtent plus cher, d’enlever ça de nos priorités », constate également M. Westram.

Les citoyens payent le prix

« Ça nous prend une réforme sur le plan fiscal des municipalités. Parce qu’on ne peut pas simplement continuer à prendre l’argent dans les poches des concitoyens », considère M. Westram. D’ailleurs, ce dernier dénonce le surplus budgétaire de 496 millions de dollars du gouvernement du Québec en date de juillet 2022 : « Ce n’est pas normal. Cet argent doit être redistribué d’une façon ou d’une autre dans les différentes communautés ». « Parce que finalement, l’argent qui est en surplus pour le gouvernement du Québec, appartient aux contribuables. Le gouvernement doit adresser ce problème », termine M. Westram.