Le jeune Ray Junior n’était pas le seul à envier ses collègues de classe au primaire lorsqu’en revenant des vacances de Noël, quelques chanceux racontaient leur voyage chez leurs grands-parents en Floride. Nager en hiver. Un rêve peu accessible à ceux qui n’en avaient pas les moyens.
« On voyait qu’ils étaient tellement excités, tellement émerveillés avant qu’ils partent et encore davantage à leur retour », mentionne-t-il. C’est l’une des clés pour comprendre la passion qui habite M. Courtemanche lorsqu’il parle, encore une fois, du projet Morea. Offrir l’exotisme et les plaisirs aquatiques quatre saisons par année, non seulement aux résidents de Mirabel, mais à la planète entière. Une seconde clé est ce voyage à Walt Disney alors qu’il n’avait que 16 ans. Un voyage qu’il a réussi à s’organiser lui-même et qu’il a fait seul, confirmant son désir de grandeur.
S’inspirer des plus grands
« Quand j’ai commencé en construction, je me suis toujours dit qu’un jour, j’aimerais faire un grand centre d’amusement pour réunir les familles, surtout pour ceux comme moi qui n’avaient pas les moyens d’aller à Disney », partage l’entrepreneur. La biographie du créateur est d’ailleurs le premier livre qu’il a lu en entier, inspiré par les origines modestes de cette figure emblématique du divertissement.
Si les promoteurs initiaux avaient déjà des idées de grandeurs pour le site en 2004 lors de l’annonce du projet du Lac Mirabel, avec un commerce, aquarium géant, salle de spectacle et piste de karting, la hausse des taux directeurs en 2005 a ralenti le projet et la crise financière aux États-Unis en 2008, le projet s’éteignait silencieusement avec le désengagement des Américains jusqu’aux négociations qui ont mené à l’acquisition des terrains par Ray Junior en 2012.

Le projet Morea proposera des installations aquatiques inspirées des plus grands parcs de divertissement.
Critiques citoyennes et innovation
Taxé à plus d’une reprise de mégalomane par ses détracteurs, Ray n’a jamais voulu abandonner sa vision pour Cité Mirabel. Le complexe aquatique intérieur, avec ses hôtels, commerces de bien-être, sa salle de spectacle, ses espaces de congrès, nourrit l’imaginaire. Avec plus d’une vingtaine d’itérations au concept, le projet a finalement reçu l’aval de la ville en 2025.
Ces jours-ci, le travail consiste à développer les plans d’ingénierie pour l’ensemble des éléments que contiendra le complexe, c’est-à-dire : les glissades, les pieux, le coffrage de béton ainsi que les plans électriques, mécaniques et de ventilation… « Ce n’est pas du copier-coller. On crée quelque chose de nouveau et on travaille énormément avec des technologies pour réduire notre empreinte écologique », déclare l’investisseur.
Même si son équipe et lui doivent souvent se répéter pour défendre le projet auprès des sceptiques, il assure qu’il ne se lasse pas d’en parler. Plusieurs sessions d’information ont eu lieu pour expliquer le système de gestion des eaux dont l’inspiration vient des projets dans des zones désertiques où l’eau est encore plus rare qu’ici. Plusieurs systèmes innovants devraient être installés et contribueront à développer une expertise dans l’installation et l’opération de ces systèmes pour la main-d’œuvre qui se joindra au projet au fur et à mesure qu’il se déploie. « Souvent, lorsque les gens sont fâchés, c’est qu’ils n’ont pas vu les détails du concept », souligne-t-il.
Même si la première pelletée de terre prévue l’an prochain se fait encore attendre, l’équipe derrière semble travailler fort pour soutenir et réaliser le rêve que chérit l’homme d’affaires depuis son premier voyage, nourri par la citation de Walt Disney qui l’inspire : « Si nous avons le courage de les poursuivre, tous les rêves deviennent réalité ».
MOTS-CLÉS
Cité Mirabel
Parc Aquatique
Projet Morea
Investissement Ray Junior