Celle-ci n’était, en effet, pas prête à intégrer à temps plein l’entreprise familiale lorsqu’elle a terminé, à l’âge de 23 ans, ses études en commerce international à l’Université Concordia. Depuis toute jeune qu’elle baignait dans l’univers des abeilles – Intermiel étant d’abord une miellerie –, Éléonore Macle a donc décidé, comme elle le dit, «d’aller voir ailleurs» , de «sortir de sa zone de confort» .
Et cet ailleurs, c’est en Asie qu’elle l’a trouvé, où elle a décidé de poser ses bagages de voyage. Puis, après avoir eu l’opportunité d’enseigner l’anglais un an en Corée du Sud, la Mirabelloise est partie vivre en Nouvelle-Zélande, où elle a travaillé pour la coopérative des producteurs laitiers néo-zélandais.
Un an a encore passé, et son visa de travail expiré, on lui a offert un poste. C’est à ce moment qu’il a fallu pour Éléonore décider de la suite des choses.
Le choix de prendre la relève
«Je suis revenue en 2006, et je me suis assise avec mes parents pour regarder tout cela. Ceux-ci avaient, bien sûr, espoir que je prenne la relève. Ce que j’ai alors fait. Puis, en 2017, je suis actionnaire de l’entreprise, avec mon père, toujours président, et ma mère» , de raconter la vice-présidente, qui aura 38 ans le 12 mai prochain.
Ce choix, Éléonore Macle ne le regrette pas. D’ailleurs, c’est ce à quoi elle aspirait, mais voulait s’en assurer. «C’est inné en moi que d’être entrepreneure, c’est dans mon ADN. Mais, il me fallait d’abord couper le cordon familial un certain moment» , mentionne-t-elle.
L’entreprise qu’elle a prise en main gère, précisons-le, la production de presque 9 000 ruches, réparties à Mirabel, ainsi que dans les régions de Pontiac et du Lac-Saint-Jean, où Intermiel a un pied-à-terre, mais exploite aussi un verger de 600 pommiers et une érablière de 14 000 entailles.
Ces différentes récoltes sont, par la suite, transformées en variétés de miel certifiées à 100 % québécois, et sous-produits du miel ou d’érable, des hydromels, des cidres de glace, un vin d’érable de type vermouth tout nouveau, appelé le 1534, et même des alcools à l’eau de vie d’érable.
Ordonnée, fonceuse, passionnée
Femme ordonnée, fonceuse, passionnée, déterminée, perfectionniste et qui, comme son père, a un bon caractère, Éléonore Macle ne craint pas de dire qu’elle sait ce qu’elle veut, et qu’un «non» ne l’arrête surtout pas. La mise en marché de l’hydromel liquoreux Médiéval en est une belle preuve.
«Lorsque je suis allée rencontrer la Société des alcools du Québec pour introduire cet hydromel, on m’avait laissé peu d’espoir que ça allait fonctionner. En ce moment même, le Médiéval est le deuxième meilleur vendeur dans les produits du terroir vendus, du Québec, à la SAQ» , de dire Éléonore, avec le sourire aux lèvres.
Depuis qu’elle est en place, celle-ci a aussi ouvert le marché vers le Japon, développé de nouveaux produits, revampé la boutique dotée, dorénavant, d’un bar central de dégustation. Mais, l’objectif n’est pas de transformer Intermiel en une méga entreprise.
«Pour moi, le caractère familial de l’entreprise demeure primordial, ça va toujours rester» , insiste l’entrepreneure qui peut compter d’ailleurs sur l’aide de son conjoint dans l’érablière, et la saison terminée, dans les ruches.
La tradition familiale se poursuit donc pour Intermiel et Élénore Macle, laquelle sera peut-être écrite par après, qui sait, par ses deux jeunes enfants, âgés pour le moment de 5 ans et 18 mois… Mais ça, ce sera une autre histoire!
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