Les dernières semaines n’ont fait que renforcir le sentiment de réussite déjà bien ancré au sein du Groupe pharmaceutique Duchesnay. Depuis juillet, la multinationale blainvilloise fait officiellement partie des huit firmes sélectionnées par le gouvernement fédéral dans le cadre de son Projet pour l’hypercroissance mondiale (PHM).
Dire que le Groupe se démarque est un euphémisme. Se prolongeant sur près d’un an, la sélection par laquelle est passé le PDG, Éric Gervais, l’a amené à prouver l’excellence de son entreprise, qui se spécialise dans la conception et l’exportation d’options thérapeutiques. Formulaires, entrevues, prestation devant des « dragons »… l’homme d’affaires est ressorti haut la main du processus dirigé par le ministère du Commerce international, de la Promotion des exportations, de la Petite Entreprise et du Développement économique, surpassant les 86 compagnies de tous acabits sollicitées.
« C’était très, très très rigoureux et on est très fiers, au Groupe pharmaceutique Duchesnay, d’avoir pu gagner », affirme-t-il.
Le Groupe était tout désigné pour recevoir cette aide réservée aux géants. Avec ses cinq entités, soit Duchesnay, Duchesnay USA, Médunik Canada, Médunik USA et Analog Pharma, il a déjà ses brevets dans plus de 40 pays et dévoue à la santé des gens d’ici et d’ailleurs, notamment en Amérique du Sud, en Europe et en Asie du Sud-Est. Trois autres compagnies gagnantes proviennent d’ailleurs du Québec et œuvrent quant à elles dans les domaines de l’intelligence artificielle, de la gestion et du biomédical.
Place à l’hypercroissance
« Le gouvernement canadien va nous aider de beaucoup de façon, laisse entendre Éric Gervais. C’est un projet pilote, donc on va apprendre ensemble comment s’entraider dans tout ça. »
Le modèle du PHM est comparable à celui des jeux olympiques, illustre-t-il. Ottawa se met aux petits soins avec les acteurs en affaires qu’il juge les plus prometteurs, de la même façon que les athlètes les plus statistiquement solides se voient offrir du renfort. Le tout a comme objectif d’encourager la prospérité des « compagnies phares », c’est-à-dire des compagnies qui touchent des revenus de plus d’un milliard de dollars par année et peuvent employer non moins de 1 500 personnes ; voilà qui en dit long sur la situation du Groupe pharmaceutique Duchesnay. Les entreprises hypercroissantes deviennent nécessaires à la création d’emplois bien rénumérés et à l’instauration de grades autour d’elles, ce qui stimule significativement l’économie, explique Éric Gervais. Qui plus est, dans le cas où elles seraient vendues, elles ont toutes les chances de demeurer canadienne, puisqu’elles sont difficiles à démanteler et à réimplanter ailleurs, ajoute le PDG, qui souligne l’appartenance de son Groupe au sol blainvillois.
« Toutes les décisions à l’international se prennent ici, à Blainville, tous les médicaments qu’on a inventés et qu’on a développés sont fabriqués ici, à Blainville, et exportés dans le monde entier. »
« C’est un stress positif »
Le financement en vue sera fourni par des sociétés d’état comme Exportation et développement Canada (EDC), indique Éric Gervais. L’aide à l’embauche de personnes qualifiées et à l’expansion sur la scène internationale est également à prévoir et permettront au Groupe pharmaceutique Duchesnay de rejoindre des pays en Afrique, par exemple.
« Ce à quoi on s’attend, c’est que le gouvernement mette à profit des ambassades canadiennes dans chacun de ces pays-là, pour nous aider à trouver des partenaires de qualité », formule le PDG.
Il fait aussi mention de projets spéciaux d’accès à des médicaments, comme pour les premières nations, les prisonniers ou les vétérans, pour qui Ottawa pourrait s’approvisionner. S’ajoutera certainement à cela un service de mentorat, dans l’idée de prendre les meilleures décisions possibles.
« Vivre une hypercroissance, c’est un stress positif. C’est bon d’avoir de l’expertise de gens qui l’ont déjà fait. »
L’entreprise s’est, d’ailleurs, déjà fait assigner un coach qui agit comme un « interface » entre le ministère et elle, facilitant la communication et la réponse aux besoins.
Solidifier ses chevaux de bataille
Point de départ du Groupe pharmaceutique Duchesnay, la santé de la femme demeure son expertise première. Ses principaux chevaux de bataille, le développement de contraceptifs innovants et abordables ainsi que l’accessibilité à ces produits, ne pourront que sortir bonifiés par le PHM. La firme est également impliquée dans les milieux communautaires. Elle donne, entre autres, jusqu’à 10 000$ par année à Moisson Laurentides, et s’est récemment mobilisée pour l’Ukraine en lui envoyant des vitamines prénatales et des anti-nauséeux pour femmes enceintes. Elle prévoit 23 nouvelles approbations à l’étranger en 2023, ainsi que le développement de quatre nouveaux médicaments, notamment pour les pathologies rares, comme les cancers ou les maladies métaboliques.
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