Sans grande surprise, le secteur de la restauration demeure tout de même assez névralgique.
« Beaucoup de restaurants sont en difficulté, il y en a quelques-uns qui ont fermé leurs portes. Ce n’est pas joyeux, autant pour les restaurants que pour le commerce de détail. Ce sont des temps difficiles », énonce le directeur.
Le remboursement de l’aide d’urgence offerte durant la pause pandémique n’est toujours pas chose du passé, mais, progressivement, la MRC constate que les prélèvements s’amenuisent le quinzième jour du mois, signe que les entreprises en restauration terminent graduellement de rembourser leurs prêts. On est toutefois loin de voir les nouvelles enseignes de restaurants peupler les rues, d’après Steve Mitchell.
« S’il y en a qui ouvrent, c’est quand même dans une proportion beaucoup moins grande par rapport aux années passées », constate-t-il.
Démarrer une telle entreprise requiert maintenant un certain courage, bien que la MRC ne saurait déconseiller aux restaurateurs intrépides de venir s’installer chez elle, surtout avec un plan d’affaires solide en poche.
Économie et démographie
Dans tous les secteurs, y compris les plus prospères comme l’agroalimentation ou la manufacture, la main-d’œuvre manque malgré le bond démographique que connaissent les Laurentides depuis un moment.
« La croissance démographique n’est pas assez forte pour combler l’offre d’emploi, raison pour laquelle on a beaucoup recours à l’immigration », résume Steve Mitchell.
C’est d’ailleurs pourquoi il cible comme principal défi de la MRC celui « d’aider au niveau de l’employabilité ». Et les efforts y sont, affirme-t-il. Des projets en collaboration avec Laurentides en emploi sont à venir. Ils s’ajouteront au Programme d’accès à la collectivité (PAC) qui est mis sur pied dans la MRC grâce à l’aide financière du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI).
« [Le Pac] va servir, au cours des trois prochaines années, à mieux intégrer les personnes issues de l’immigration et à les amener à participer pleinement à la vie sociale, culturelle et économique de la MRC. »
Offrir les ressources
Devant la situation, la MRC ne peut faire autrement que de bonifier les mesures mises à la disposition des entreprises. Le Fonds local de solidarité, combiné au Fonds local d’investissement, fait en sorte qu’elle peut maintenant accorder des prêts qui vont jusqu’à 250 000 $, alors que la limite était autrefois établie à 150 000 $. Les entrepreneurs sont définitivement plus nombreux à réclamer cette aide qu’à « l’habitude », ce qui, en un sens, est encourageant.
« Ça a pris un certain temps à se mettre en œuvre, mais maintenant, il y a un bon roulement au niveau de la demande », remarque Steve Mitchell, qui invite les entreprises de la région à recourir à ces fonds pour des projets qui ont quelque peu d’envergure.
Le directeur note que ces initiatives s’ajoutent bien sûr aux programmes plus anciens, tels que le Fonds de démarrage d’entreprise ou bien le Fonds d’entreprise d’économie sociale, dont les montants allouables ont aussi doublé après la plus récente révision du budget.
« On traverse une période difficile, mais on va finir par s’en sortir. 2024, si on se fie aux prédictions des experts, ne sera sûrement pas une grande année. Ça va être une année difficile, mais les choses vont se mettre à mieux aller tranquillement à partir de 2025 », espère le directeur.
MOTS-CLÉS
MRC de Thérèse-De Blainville
Steve Mitchell