Or, en se rendant chez ce résidant dont la petite maison familiale remonte antérieurement à la fondation de la ville, force est de constater qu’à nulle par ailleurs dans toute la municipalité la route est à ce point cabossée, percée de larges trous et fendue jusqu’en son centre de longs cratères.
Et ce n’est là qu’une partie du problème du résidant qui a toujours bénéficié d’un puits artésien et d’une fosse septique, mais qui constate aujourd’hui, selon son estimation, avoir versé un trop-payé de quelque 20 500 $ au fil des années 1992 à 2002, alors que sa facture augmentait de 300 % entre 1991 et 1993.
Présentement, Jean Tilly et sa famille offrent à la Ville d’appliquer cette somme à son branchement sur un éventuel réseau d’aqueduc le long du rang Saint-François, mais la Ville continue de s’objecter, comme ce fut le cas au temps de l’administration de Boniface Dalle-Vedove.
Le problème, c’est que le projet domiciliaire voisin de Blainville, dont le transport des constructeurs a démoli la chaussée du rang Saint-François, est maintenant arrêté. Voilà qui veut dire que l’installation de services municipaux risque d’attendre les nécessaires réfections de la petite route à deux voies. Et les Tilly ne peuvent vendre ne serait-ce que le terrain, tant et aussi longtemps que l’aqueduc n’y est pas relié.
«Nous avons demandé à nos voisins de la Ville de Blainville, qui possède 50 % du rang Saint-François, sur lequel aucun service n’est déployé, de considérer les possibilités de branchement des quelques résidences de Lorraine qui pourraient être intéressées lors de la planification des prolongements de services du projet Chambéry», de répondre l’administration municipale, en concluant toutefois: «Nous n’avons pas décelé d’erreurs de facturation pour les taxes de services.»
Par ailleurs, semble-t-il que la Ville opterait, en cours de cheminement du dossier, pour une nouvelle réglementation, dont l’interprétation obligerait Jean Tilly à se brancher sur le chemin Longuyon, situé à l’arrière de sa résidence. La facture serait alors de 90 000 $, soit la valeur de la propriété dont on a déjà amputé la moitié du terrain, il y a cinq ans, pour payer les taxes.
Avec l’impossibilité de vendre en l’absence d’entente avec la Municipalité, Jean Tilly y voit un cadeau pour les spéculateurs qui développeront certainement ce dernier tronçon en rasant la petite maison. Et, pour la Ville, une nouvelle construction plus grosse et plus récente constitue un meilleur revenu de taxation. Mais, au cœur de l’imbroglio, c’est la valeur même de la résidence et surtout du terrain qui est compromise par l’interprétation d’un règlement.
Ramez Ayoub avait conclu l’intervention de Jean Tilly en promettant une étude du dossier. Des réponses sont attendues par le résidant et sa famille.