«J’avais un rêve quand je suis retournée à l’école faire mon MBA. Ce rêve était de combiner le développement international et environnemental», explique-t-elle, à quelques heures de s’envoler pour la France, où elle recevra une mention pour son implication sociale.
Comme travail de fin de parcours académique, Carole Robert a décidé de travailler sur un plan d’affaires combinant ses passions: l’Afrique, l’environnement et le développement durable. «J’avais toutes les informations en main grâce au travail que j’avais fait à l’université. Il me restait simplement à mettre le projet en route», dit-elle simplement.
Rapidement, Carole Robert s’est mise à la tâche. Première démarche: créer une fondation appelée Biotechnologie pour le développement durable en Afrique. Sa mission: protéger les ressources naturelles d’Afrique en formant des entrepreneurs africains à la culture industrielle, responsable et durable des plantes et arbres médicinaux du continent.
«L’un des meilleurs moyens de protéger les forêts africaines et leur biodiversité est de promouvoir la valorisation économique des plantes et arbres médicinaux au profit des populations locales, générant ainsi une filière économique durable», explique-t-elle.
Le projet de Carole Robert a pris son envol en 2006, avec la mise en place du projet Plante-Action en République démocratique du Congo. «J’ai choisi le Congo, car c’est un pays qui possède une grande diversité sur le plan de la biodiversité», précise-t-elle.
À noter, la République du Congo est classée parmi les 10 premiers pays du monde pour sa biodiversité. Ce pays possède à lui seul environ 60 % des espèces de la faune et de la flore actuellement recensées. De plus, la région d’Afrique subsaharienne, où est situé le Congo, abrite 43 % des plantes médicinales disponibles sur la planète.
Sous forme de cours encadrés, le projet consiste à offrir à des étudiants volontaires une connaissance du milieu agricole. «Les élèves apprennent à cultiver, récolter, utiliser et conditionner les plantes médicinales en suivant les standards de contrôle qualité des marchés alimentaires, cosmétiques et pharmaceutiques mondiaux», explique la fondatrice du projet.
Par le biais de cette formation de trois ans, les élèves sont en mesure de devenir des entrepreneurs dans leur coin de pays. C’est une façon de faire du développement durable propre en créant de la richesse. «À travers son action, la Fondation agit pour réduire la pauvreté en République du Congo, l’un des pays les plus défavorisés du monde», souligne la fondatrice. À noter, l’élève est épaulé, sous forme de mentorat d’affaires, à la fin de son cycle d’apprentissage et est éligible à un fonds de micro-crédit.
Depuis sa création, le programme piloté par la Fondation Biotechnologie pour le développement en Afrique a diplômé 26 étudiants. De ce nombre, 20 projets d’entreprises ont été lancés. De plus, grâce au soutien de différents partenaires et associations implantés localement, la Fondation a entrepris la construction d’un laboratoire de phytochimie regroupant des technologies de pointe.
Pour récompenser ses efforts, la Fondation Yves Rocher, sous l’égide de l’institut de France, a remis à Carole Robert le 1er prix au Canada du concours Terre et Femme, avec mention spéciale Biodiversité végétale au niveau international. Une belle marque de confiance pour cette Blainvilloise.