Parmi eux, Jean Léger, porte-parole de la Coalition vigilance oléoducs et cofondateur du mouvement Action-Environnement Basses-Laurentides, déplore que le fait que, selon ses dires, «cette industrie soit laissée à elle-même dans sa quête d’auto-régularisation en toute complicité avec le gouvernement Trudeau».
«Nous sommes en mesure, nous, les groupes citoyens, écrit M. Léger dans une lettre ouverte qu’il a acheminée aux membres des médias, de se demander sérieusement jusqu’où cette complicité fallacieuse entre l’Office nationale de l’énergie (ONÉ), l’instrument du gouvernement fédéral canadien, [et l’industrie des hydrocarbures] sera tolérée par le moins en moins nouveau gouvernement Trudeau qui a pourtant indiqué lors de l’élection du 19 octobre 2015 qu’il procéderait à une refonte majeure de l’ONÉ afin de redonner confiance au public […].»
Celui qui est devenu célèbre pour s’être enchaîné à cet oléoduc en décembre 2015 ajoute, dans sa missive, que c’est lors d’une balade à vélo, le 25 juin, qu’il a remarqué, le long de la ligne 9B, «une montagne de terre assez impressionnante pour être visible depuis la rue Victor».
«La question que nous devons tous nous poser, écrit Jean Léger, est à savoir comment se fait-il qu’un oléoduc qui avait pourtant obtenu la note de passage et le droit d’être inversé soit excavé pour remédier à une anomalie qui aurait dû être perceptible lors des tests hydrostatiques du mois d’août 2015 ?»
Travaux d’entretien en continue
Cette question, posée par Jean Léger, a été transférée directement à Enbridge qui y a répondu par courriel, par la voix de son Chef principal, Engagement avec les parties prenantes et les autochtones pour la région de l’Est, Éric Prud’Homme.
«Notre programme proactif de surveillance et d’inspection de l’oléoduc assure la qualité de nos installations, a indiqué M. Prud’Homme ajoutant que Enbridge investit d’ailleurs «massivement» dans le domaine de la sécurité et de la prévention.
«Enbridge utilise des outils de haute technologie afin de collecter les données nécessaires à l’évaluation de l’état de l’oléoduc, a -t-il poursuivi. Les données ainsi recueillies servent à identifier les endroits qui nécessitent une inspection visuelle et préventive devant être menée par des excavations.»
M. Prud’Homme a renchéri en affirmant qu’au cours des années 2014 et 2015, Enbridge a effectué plusieurs inspections de la canalisation 9B et que c’est en utilisant les données recueillies que les experts ont pu identifier des endroits à la surface de la canalisation qui exigaient une inspection visuelle.
«Par conséquent, a-t-il conclu en nous référant au site Internet de l’entreprise, Enbridge va procéder à des travaux sécuritaires d’excavation aux endroits requis et procéder à un examen approfondi de la conduite afin de compléter l’entretien ou les réparations requises, le cas échéant. Ceci fait partie des travaux d’entretien en continue de nos installations, tel un pont, une autoroute ou une tour à bureaux. Ils témoignent concrètement de notre engagement envers la sécurité.»