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La confrérie des chevaliers

La confrérie des chevaliers

Publié le 26/06/2014

Les chevaliers se promènent le long de la grève d’un lac ou d’une rivière, à la recherche de petits crustacés, de vers et d’insectes.

Hauts sur pattes, ces oiseaux de rivage montrent généralement un bec effilé, un dos gris illustré de carrelures blanches et noires et un ventre blanc surmonté par quelques traits brunâtres sur le cou. La confrérie des chevaliers rassemble cinq espèces visitant les Basses-Laurentides et autres régions du Québec.

En fait, le chevalier grivelé niche dans notre territoire alors que le chevalier solitaire, le chevalier semipalmé, le grand chevalier et le petit chevalier sont de passage au moment de la migration.

Désigné sous le nom de chevalier branle-queue dans les anciens guides d’identification, le chevalier grivelé portait bien son nom puisqu’il agite constamment sa queue lorsqu’il se dandine sur la grève.

On identifie cet oiseau par la présence de taches rondes foncées sur la poitrine et d’un sourcil blanc traversant la tête, sans oublier un bec jaunâtre.

L’automne et l’hiver, ces traits distinctifs disparaissent pour faire place à un plumage blanchâtre, assorti d’un éclat brunâtre aux épaules.

Le chevalier grivelé se distingue également par son vol erratique, caractérisé par des battements d’ailes rapides, alternant des glissades et de brefs vols planés.

Il affiche une allure nerveuse, balançant son corps à gauche et à droite à longueur de journée.

Ces mimiques de l’oiseau peuvent être observées à divers endroits dans notre région, notamment en bordure de la rivière des Mille Îles. D’ailleurs, des ornithologues y ont décelé des nids. La forme du nid est élémentaire, souvent une simple dépression dans le sol parmi des herbages.

Une femelle, quatre mâles

Fait particulier, l’espèce est polyandre, c’est-à-dire que la femelle rencontre plusieurs mâles lors d’une même saison de reproduction. Elle peut avoir jusqu’à quatre partenaires, pouvant pondre chaque fois quatre œufs, selon L’Atlas des oiseaux nicheurs du Québec. Cette pratique favoriserait le taux de reproduction de l’espèce.

Plus il y a d’œufs, meilleures sont les chances qu’un poussin se développe, surtout que les œufs et les jeunes sont souvent attaqués et dévorés par une multitude de bêtes, entre autres, les chats errants, les renards et les goélands.

Mentionnons également que le mâle assure la majeure partie des soins parentaux, couvant les œufs durant 20 jours et accompagnant ensuite les jeunes hors du nid pendant 15 jours.

En provenance de leur territoire de nidification du Nunavik et autres régions nordiques, les autres chevaliers de la confrérie s’arrêtent dès le mois d’août le long des cours d’eau et des lieux humides. Ils peuvent rester plusieurs semaines parmi nous pour ensuite poursuivre leur longue migration vers le sud des États‑Unis, l’Amérique centrale ou l’Amérique du Sud.

Le petit chevalier et le grand chevalier se remarquent par leurs pattes jaunes. Ils se tiennent en groupe. Ils semblent identiques, mais le premier est un peu plus petit (28 cm) que le deuxième (35 cm).

Le chevalier solitaire se distingue par ses pattes de couleur verte. Il porte bien son nom puisqu’il préfère voyager en solitaire.

Le chevalier semipalmé, rare dans notre région, se remarque par sa grande taille équivalant à celle de la corneille d’Amérique.

Les chevaliers sont classés dans le groupe des petits échassiers qui comprend quelque 40 espèces nicheuses au Canada.