«Des gens propagent de la fausse information auprès de la population et des commerçants. Nous ne pouvons pas accepter ça», a déploré M. Dion, en référence aux nombreux propos émis sur les réseaux sociaux, notamment la page Facebook Le Thérésien, depuis quelques mois déjà.
Or, les deux hommes s’expliquent mal comment un diffuseur comme Odyscène puisse être la cible de tant d’acharnement de la part d’un groupuscule de gens. «Le mot se passe qu’Odyscène n’est pas transparent dans ses opérations, alors aujourd’hui, nous mettons carte sur table», a tenu à mentionner Catherine Fontaine, directrice à la commercialisation.
Bilan financier 2013-2014
Pour joindre le geste à la parole, MM. Dion et Dessureault, en présence de Luc Giroux, de la firme comptable Lauzon Giroux, ont ensuite procédé à la présentation de son bilan financier 2013-2014.
En substance, soulignons que les revenus de spectacles (guichet, billetterie, abonnements et redevances) et d’opération (bar, vestiaire, locations de salle ou honoraires liés à des services) constituent 73 % du financement d’Odyscène, alors que les revenus de sources privées (dons, commandites et collectes de fonds) représentent 9 %. Le reste, soit 18 %, est constitué des revenus de fonds publics (provincial, fédéral et municipal). De ce montant, 5 % proviennent des municipalités de la MRC de Thérèse-De Blainville, dont Sainte-Thérèse.
Avec un chiffre d’affaires de 4 millions de dollars, Odyscène affecte 73 % de ses revenus aux coûts directs de présentation des spectacles et évènements, les cachets d’artistes notamment.
Après avoir connu plusieurs années déficitaires, Odyscène a réussi à redresser sa situation financière en réduisant ses dépenses administratives de 200 000 $ depuis les trois dernières années. Son surplus accumulé se chiffre aujourd’hui à un peu plus de 100 000 $.
Le conseil d’administration d’Odyscène est composé de 13 membres: des élus de Sainte-Thérèse, Blainville, Boisbriand et Bois-des-Filion, des représentants des milieux socio-économique et culturel, ainsi que de la Commission scolaire. La présidence est assurée par Serge Dion depuis sept ans.
Cette histoire trouve son origine dans l’annonce faite en décembre dernier par la Ville de Sainte-Thérèse, d’acquérir une bâtisse de la rue Turgeon et de l’aménager en salle de spectacle. Le coût de ce projet, entièrement piloté par la Municipalité, s’élevait à 2,94 millions de dollars. À la faveur d’une entente à survenir entre la Ville et le diffuseur régional Odyscène, c’est ce dernier qui aurait assuré la gestion complète de la salle. «Nous étions même prêts à payer les frais d’électricité et de chauffage», ajoute M. Dessureault.
Cette transaction aurait aussi impliqué le déménagement des bureaux administratifs du diffuseur et des spectacles de l’église Sacré-Cœur vers la nouvelle salle.
Or, en janvier dernier, plusieurs centaines de citoyens sont venus signifier leur opposition au projet en signant le registre, forçant ainsi la Ville à retirer son règlement d’emprunt. Pour l’heure, le projet demeure toujours à l’étude par les membres du conseil municipal.
Odyscène compte parmi la soixantaine de diffuseurs de spectacles professionnels, reconnus par le ministère de la Culture et des Communications, qui opèrent actuellement au Québec. En 2013-2014, sa programmation (195 spectacles et 30 films) a attiré quelque 80 000 spectateurs.