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De multiples enjeux à reprendre une entreprise

De multiples enjeux à reprendre une entreprise

Publié le 15/11/2023

Les transitions de propriétés ne sont pas toujours aisées. Et c’est particulièrement vrai pour les entreprises. Les enjeux sont multiples et peuvent venir de n’importe où.

Trois types de repreneuriat sont possibles : par un membre de la famille, par un employé clé ou par une personne externe. Dans tous les cas, le principal défi est de regrouper les employés sous une nouvelle façon de faire. « Les employés avaient souvent une allégeance et un sentiment d’appartenance à l’ancienne propriétaire qu’à l’entreprise même », soutient Annie Veilleux, vice-présidente et associée d’Espace Oria, entreprise spécialisée dans le transfert d’entreprises familiales.

La construction de connexion avec les personnes déjà en place dans l’entreprise devient primordiale. « C’est le défi humain de rassembler ces personnes-là autour du nouveau dirigeant-propriétaire, mais aussi des valeurs et de la vision qu’il souhaite mettre de l’avant pour la continuité », ajoute-t-elle.

La question à répondre est comment rallié les gens sous l’idée que tu as eue en voulant devenir dirigeant. « J’ai souvent comparé ça à la rénovation d’une maison. Quand tu achètes une maison d’une autre personne, tu as envie de donner un coup de pinceau pour la mettre à ton goût », donne-t-elle comme image.

Des situations bien différentes

Des statistiques sur les transferts des entreprises familiales ont été sorties récemment par Famille en affaire/HEC Montréal. Elle souligne que 85 % des entreprises au Québec seraient détenus par des familles.

« Mais les défis ne sont pas les mêmes qu’ils s’agissent d’une reprise familiale ou d’un achat », rappelle Annie Veilleux.

Au niveau de la relève familiale, il y a une question de crédibilité et de légitimité. Il n’est pas rare que les employés se questionnent sur le bagage et les compétences du repreneur. « Il va être comparé à son parent. Il faut qu’il fasse sa place et qu’il trouve son individualité », souligne la vice-présidente. L’enjeu est également présent quand il ne s’agit pas simplement de l’entreprise, mais également d’un transfert de propriété tels des immeubles.

Pour ce qui est de la reprise par un employé clé, le défi se trouve souvent dans la gestion conjointe qui va s’installer. En effet, l’ancien propriétaire va parfois vouloir rester dans la sphère de l’entreprise, d’une façon ou d’une autre, et donner tranquillement des parties. « Il y a des règnes-conjoint, où les gens délèguent lentement des tâches à ceux qui rentrent. Ça peut s’étirer sur une courte période tout comme sur plusieurs années », explique Mme Veilleux, quant au transfert de connaissance.

La reprise par un membre externe sera souvent beaucoup plus structurée comme elle est encadrée par un contrat. Ce dernier donnera des dates butoirs entre autres. « Il y a une fin plus rapide. Il y a moins de défis à gérer », confirme la femme d’affaires.

Oria

Espace Oria est une entreprise spécialisée dans l’accompagnement de transfert d’entreprises au niveau familial. L’idée est de simplifier le transfert du patrimoine familial tout en aidant le nouveau dirigeant dans ses nouvelles tâches.

« On les aide à se développer et se former. On veut qu’ils comprennent leur rôle à éventuellement dont ils se chargeront », conclut la vice-présidente.