Directrice générale de la Maison Sercan, femme d’affaires et mère de famille, elle est de ces personnes qui portent de multiples responsabilités sans jamais s’en vanter. Pourtant, lorsqu’on lui propose de parler d’elle, elle hésite : « Je ne suis pas habituée de passer des entrevues sur moi », admet-elle.
Avant de prendre les rênes de Sercan, Frédérique travaillait dans l’automobile, jusqu’à ce qu’elle sente le besoin d’aligner son quotidien avec ce qui avait du sens pour elle. La Maison Sercan est un organisme offrant des soins palliatifs aux personnes en fin de vie ainsi qu’un soutien aux proches aidants. C’est un lieu où la dignité et l’accompagnement sont primordiaux, et où chaque geste compte pour apporter du réconfort dans ces moments décisifs. Pour Frédérique, c’est une mission à la fois difficile et essentielle.
Une vocation? Plutôt un combat
Elle sait que les défis sont nombreux et que certaines contraintes sont difficiles à contourner : « Je me suis souvent battue pour aller chercher des ressources, des denrées, pour mes employés. Il faut que les gens comprennent la réalité de notre travail. Je leur dis souvent : viens passer une journée avec nous, tu verras comment ça se passe ».
Pour elle, bien traiter ses employés, c’est aussi assurer un service de qualité aux patients et à leurs familles. C’est pourquoi elle s’impose une rigueur qui peut parfois être perçue comme de l’exigence. « Je suis fière quand j’arrive à améliorer les choses. Mais oui, je peux être exigeante ».
Un quotidien marqué par la résilience et le soutien familial
Au-delà de son rôle de gestionnaire, Frédérique est aussi mère de deux filles vivant avec des limitations. « Ma plus jeune, six ans, est autiste de grade 3, avec une suspicion de déficience intellectuelle. Ma plus vieille, huit ans, a un spina bifida occulta et une surdité unilatérale », explique-t-elle.
Fidèle à elle-même, elle refuse de voir les défis comme des obstacles. « On s’adapte, on avance. Mes filles m’inspirent par leur force », confie-t-elle. « Mon conjoint m’aide énormément, car avec mon rythme de travail, je ne pourrais pas tout gérer seule », reconnaît-elle.
Un équilibre trouvé au bord de l’eau
Face aux responsabilités qu’elle porte, Frédérique a trouvé un moyen essentiel de se recentrer : « Mon équilibre et mon ressourcement passent par la pêche. Je suis une vraie maniaque de pêche ». Ce n’est pas seulement un passe-temps, c’est un moment de pause nécessaire. « Mes filles aiment ça aussi, et même mon mari commence à y prendre goût », confie-t-elle.
C’est d’ailleurs au bord de la mer, alors qu’elle profitait d’un moment de répit à Cuba avec sa fille aînée, Annabelle, que Frédérique a pris le temps de partager son histoire. Dans ces instants où le temps semble suspendu, elle trouve une forme de sérénité qui lui permet de mieux affronter le quotidien.
Frédérique Gougeon fait ce qu’elle aime, tout simplement : « Je fais plein de choses, mais pas pour l’image. Je le fais parce que j’aime ça ».
Son engagement, son exigence et sa résilience font d’elle une femme qui inspire, non pas par de grands discours, mais par son action quotidienne, bien ancrée dans le réel.
MOTS-CLÉS
Femmes
Maison Sercan
Frédérique Gougeon
Inspiration
Force tranquille