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La Jouetterie : Une histoire de jeu et de famille

Photo Hugo Bisson –

Carolann, Dominic, Félix et Marcelle, pour qui les affaires ça se passe en famille.

La Jouetterie : Une histoire de jeu et de famille

Publié le 09/03/2025

La réputation de La Jouetterie de Blainville la précède, comme le veut l’expression consacrée.

L’odeur du bois, les couleurs vives et le joyeux désordre des boîtes de jeux rappellent immédiatement l’enfance. Pourtant, derrière cet univers ludique se cache une histoire de persévérance, de passion et de transmission familiale qui enchante.

Marcelle Geoffroy n’avait pas prévu devenir entrepreneure. Secrétaire de métier, elle ne trouvait pas son bonheur derrière un bureau. C’est en 1998, alors qu’elle attendait son fils unique, Félix, qu’elle décide de quitter son emploi pour ouvrir une garderie en milieu familial. « Je me suis rendu compte qu’on manquait cruellement de jeux éducatifs dans la région. Il n’y avait pas de boutique où je pouvais trouver de beaux jouets adaptés aux enfants », raconte-t-elle. De ce besoin est née l’idée : et si elle ouvrait sa propre boutique spécialisée?

Un commerce bâti à force de travail

En 2005, La Jouetterie ouvre ses portes. Les débuts sont exigeants : sept jours sur sept, seule derrière le comptoir. « J’avais de la misère à déléguer, je voulais tout faire moi-même », se souvient-elle en riant. Rapidement, le succès est au rendez-vous : Marcelle embauche du personnel, élargit son offre et déménage dans un espace plus grand. Aujourd’hui, son commerce, devenu une référence au Québec, occupe près de 5000 pieds carrés et emploie une vingtaine de personnes.

Mais la vraie richesse de La Jouetterie, c’est son lien avec la clientèle. « J’ai des clients qui viennent depuis l’ouverture, certains qui venaient enfants et qui travaillent maintenant ici. C’est une grande famille », confie l’entrepreneure, visiblement émue.

Un virage essentiel pendant la pandémie

Si la pandémie a été un coup dur pour de nombreuses entreprises, Marcelle, elle, a su tirer son épingle du jeu. Dès le début, elle mise sur le commerce en ligne. « Contrairement à plusieurs boutiques, mon inventaire était en temps réel, les commandes arrivaient sans erreur et nous livrions aussi vite qu’Amazon », explique-t-elle avec fierté. Le résultat? Ses ventes en ligne passent de 47 000 $ à 407 000 $ en un an.

« Ça a été fou. On n’avait même pas le temps de mettre les casse-têtes en tablette qu’ils partaient déjà », se remémore-t-elle. Pendant que d’autres commerces tentaient de survivre, La Jouetterie explosait ses records de vente.

Une entreprise qui sert les familles… en famille

Si Marcelle a bâti son commerce seule, aujourd’hui, c’est son fils Félix, 26 ans, qui se prépare à prendre la relève. « Au début, il ne voulait pas trop s’impliquer, il venait aider à l’occasion, mais sans plus. Mais depuis deux ans, il a vraiment embarqué. C’est lui qui va reprendre le flambeau », explique-t-elle.

Pour Marcelle, c’est une fierté immense. « Je me disais que j’allais mourir dans mon magasin, que je ne pourrais jamais prendre ma retraite. Mais là, je sais qu’il va perpétuer ce que j’ai construit. »

Et ce qu’elle a bâti, c’est bien plus qu’une boutique de jeux. C’est un lieu de bonheur, une institution locale et une entreprise familiale qui grandit avec ceux qui la fréquentent. Histoire de s’amuser un peu, nous lui avons demandé ce qu’elle achèterait obligatoirement si elle était cliente chez elle :

« C’est certain que j’achèterais des Legos, des casse-têtes et peut-être des miniatures pour adultes, surtout pour offrir en cadeau. […] Il y a tellement de belles choses chez nous, je ne repartirais jamais les mains vides! »