L’événement réunissait plus d’une centaine de participants, majoritairement membres de l’APPAL, qui a pignon sur rue à Blainville depuis 20 ans.
Après le souper, l’équipe de l’APPAL a diverti l’assistance avec une série de montages vidéo et photographiques qui a bien fait rigoler.
Une soirée anniversaire étant l’occasion de rendre hommage et remerciements au dévouement des plus anciens membres, la direction de l’APPAL a souligné l’apport de leur « bénévole d’exception », Sylvianne Laflamme qui compte plus de 20 ans de loyaux services avec un certificat que lui a remis la députée bloquiste de Thérèse-de-Blainville, Louise Chabot.
L’APPAL a également mis en valeur par montage photo l’implication de Jocelyn Binette, qui a tellement aimé la lasagne de l’association qu’il est à son service depuis plus de 20 ans au lieu des deux semaines prévues initialement.
Accès à l’information
En plus d’offrir des services de références, d’information et d’assistance d’interprète, l’association qui dessert une clientèle avec problèmes de surdité ou de malentendance propose des activités sociales diversifiées, incluant des conférenciers signés par des interprètes.
Dans ce monde à l’audition absente, le verbe « signer » prend une toute autre signification. Il fait plutôt référence à l’action de s’exprimer avec la langue des signes.
L’accès à l’information en langue des signes est un véritable enjeu pour les membres de cette communauté. Bien que les points de presse quotidiens du gouvernement Legault aient été traduits à l’aide d’interprètes en médaillon en période de pandémie, bon nombre de services gouvernementaux ou pas ne prennent pas soin d’offrir ce service, selon Marylyn Laurier, la directrice de l’APPAL.
« La langue de signes n’est pas reconnue au Québec alors qu’elle l’est en Ontario et aussi par le gouvernement fédéral, donc ça complique l’accès à l’information », précise-t-elle.
Ce support d’interprètes est d’autant plus important, fait-elle remarquer, qu’au moins 85 % de la communauté sourde doit composer avec un analphabétisme fonctionnel.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les signes ne sont universels, chaque pays détenant sa propre langue des signes. Même celle du Québec a des différences avec celle de la France.
Et la fée de la surdité fait parfois de curieux choix. Alors que certains malentendants ont perdu l’ouïe à la suite d’une maladie infantile, comme la scarlatine ou encore la méningite, d’autres en portaient déjà l’empreinte génétique à leur naissance.
Surdité génétique
C’est le cas de Marielle Fiset, dont l’histoire familiale étonne. Dans sa fratrie de 14 enfants, sept sont aux prises avec la surdité.
Des recherches généalogiques ont permis de découvrir la présence de surdité chez plusieurs de ses ancêtres dont les traces remontent au début de la colonisation de la Nouvelle-France, au 17e siècle. « On a découvert beaucoup de consanguinité », confie Marielle Fiset.
Cette fière dame de 70 ans qui s’exprime avec humour et vivacité par la bouche de l’interprète Joëlle Fortin, précise qu’elle a perdu l’ouïe à l’âge de trois ans, ce qui ne l’a toutefois pas empêché de se marier puis de mettre au monde deux filles qui entendent parfaitement, lesquelles ont elles aussi eu des enfants sans problème auditifs.
Vocation : interprète
Devenir interprète en langue des signes a été un choix venu naturellement pour Joëlle Fortin. Cette langue, elle la connaissait depuis l’enfance puisque son voisin et ami proche était sourd.
Depuis plus de 25 ans, cette interprète qui s’exprime aisément par signes œuvre auprès des membres de l’APPAL pour lesquels elle éprouve une véritable affection. Pour eux, elle n’hésite pas à monter sur scène pour effectuer la « traduction » de chansons afin de leur offrir un bon moment.
Et qu’on se le tienne pour dit : ce n’est pas parce qu’ils n’entendent pas qu’ils n’ont pas de plaisir. Le sourire suspendu aux lèvres de chacun des convives en disait long sur leur joie de vivre et le bonheur de passer un moment en compagnie d’amis-ies qu’ils côtoient depuis de nombreuses années.
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