Les élus subissant plus d’attaques que jamais à l’époque des réseaux sociaux, nos institutions doivent s’engager fermement à refuser que l’implication politique exige le sacrifice de la réputation personnelle.
À la suite du retrait de la réprimande en mai 2024, j’ai passé une année à tenter de négocier un règlement de réparation après que le whip du gouvernement m’eut informé qu’il y avait effectivement possibilité d’un règlement, fort d’une discussion qu’il avait eue avec le contentieux de l’Assnat, en me soumettant quoi écrire pour demander réparation. Puis on m’a finalement demandé de déposer une poursuite afin que celle-ci puisse constituer l’assise permettant la négociation d’un règlement.
Ma mission est ici double : oui, obtenir réparation — tel qu’il se doit selon le leader du gouvernement de l’époque, Jean-Marc Fournier, qui me permet de vous relater qu’il affirme que le précédent déjà créé par les élus en demandant au Commissaire à l’éthique de revoir l’histoire doit être accompagné de réparation — et tout aussi important, sinon plus encore, d’assurer que l’institution de l’Assemblée nationale puisse prendre position pour supporter avec crédibilité les gens qui donnent leur vie à la démocratie.
Aujourd’hui, devant le silence radio, devons-nous conclure que le BAN se réfugie derrière son immunité qu’elle prétend totale, bien que cela ne l’empêcherait pas de régler la présente situation de gré à gré (et de se conformer aux valeurs que l’Assemblée nationale promeut — voir aussi ci-bas) sans s’affecter, demeurant souveraine ? Si les tribunaux en venaient à lui faire faux bond, cela créerait par contre un précédent qui pourrait lui causer plus de dommages que de régler maintenant, à mon humble avis.
Dans tous les cas, des élus municipaux que je croise sont consternés, d’anciens et actuels parlementaires me disent que ça n’a pas de sens, que l’indifférence est troublante et que, surtout, c’est vraiment dommage le message que l’Assemblée envoie aux élus et à la démocratie à l’effet qu’une personne dont la réputation a été injustement entachée doive se battre jusqu’au bout de ses forces pour obtenir réparation, comme si l’honneur de l’institution primait sur celui des individus qui la servent.
Les députés pourraient-ils se bâtir ici un legs de valeurs ? Vouloir créer la Loi des lois pour protéger les valeurs québécoises, c’est une chose, mais peut-on d’abord se donner une crédibilité en portant bien haut celles de l’Assemblée nationale, notamment de respect, de bienveillance et de convenance.
Pour ma part, je vais continuer à me battre, oui pour vous et pour ceux et celles qui suivront. Et pour moi, pour mon âme et pour mes enfants qui subissent tout ça et à qui, devant l’indifférence, je veux transmettre le legs d’un père qui se tient debout pour le juste, pour une société solidaire.
Mettez-vous à ma place un instant…
Rappel des faits
Un commissaire ad hoc St-Laurent qui a commis des fautes graves, d’abord en ne s’assurant pas de qualifier une plaignante que je venais de mettre à la porte pour vol sur recommandation du Service des RH de l’Assnat, puis en inscrivant des faussetés dont il s’est lavé les mains en me transmettant son rapport préliminaire qu’il n’a pas voulu corriger. Non seulement je lui servirais de cobaye, mais il a déposé un rapport construit sur les allégations mensongères d’une dame qui avait entrepris des procédures contre un député dans une intention malveillante — enfreignant les droits de l’Assemblée dont j’aurais apprécié le support et non l’évitement — et que la Cour des petites créances, la Cour supérieure, le Tribunal administratif du travail et l’UPAC n’ont non seulement pas crue, mais ont aussi clairement perçu la mythomanie et à la suite desquels l’ex-juge Bélanger, fâchée de l’injustice que j’ai subie, a demandé que soit retirée la réprimande qui a affligé le cours de ma vie.
Dès le dépôt du rapport, en 2017, j’en ai décrié les faussetés avec outrance, notamment au Salon bleu, tout en écrivant à Me Mignolet, patronne de St-Laurent, qu’elle devait mieux faire et œuvrer à la recherche de la vérité, mais elle s’était réfugiée derrière sa vision de l’immunité de son organisation. Depuis, j’ai toujours continué, dans l’indifférence institutionnelle, à défendre la vérité en n’acceptant pas les fautes graves du commissaire ad hoc St-Laurent, notamment, puis en laissant quelqu’un tromper nos institutions et en en subissant personnellement les dures conséquences. Et je cite le Cercle des ex-parlementaires : ses allégations mensongères allaient révéler les failles dans le rempart qu’auraient dû être les institutions de l’Assemblée.
Aujourd’hui, Julie Nadeau & Yan Gobeil-Nadon (ceux-là qui avaient porté les allégations mensongères à mon égard) doivent bien rire de nous, ce dernier sollicitant un poste de conseiller à l’élection municipale de Boisbriand.
Par Claude Surprenant, ex-député de Groulx (2014-2018)

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