Imaginez. Cela fait deux ans que vous attendez. Vous avez passé un nombre incalculable d’heures à concevoir votre projet, à délibérer avec vos collègues, à préparer la documentation en fonction des délais du gouvernement, à répondre aux questions du jury d’experts, à attendre impatiemment leur décision.
Enfin, vous recevez la lettre, LA lettre qui confirme que vous avez remporté le concours organisé par les ministères du Patrimoine et des Anciens Combattants. Le prix? Un contrat du gouvernement fédéral de plusieurs millions de dollars. C’est un projet majeur. L’opportunité d’une vie.
Il est 9h AM, le 19 juin. Rapidement, vous désenchantez. Dans la même lettre, on stipule que vous avez gagné, mais que le gouvernement fédéral a choisi d’octroyer le contrat à une autre firme. Les membres du jury l’apprennent au même moment que vous.
Vous n’êtes pas fou, vous avez bien lu. De toute façon, ce sera dévoilé officiellement à Ottawa dans deux heures. Des mécontentements? Vous pouvez toujours les envoyer par la poste.
C’est l’histoire d’une firme québécoise : l’équipe composée Luca Fortin, Louise Arbour et Daoust Lestage Lizotte Stecker. Et quelle est l’explication du gouvernement? L’autre équipe, une firme ontarienne, était plus populaire dans les résultats du sondage en ligne.
Le hic, c’est que les résultats du sondage ont toujours été censés faire partie du processus de sélection et ont été examinés par les membres du jury. Nulle part dans les règlements du concours, très strictes rappelons-le, était-il inscrit que le sondage pourrait renverser le choix du jury.
Le gouvernement a délibérément craché sur son propre processus de sélection au profit d’un concours de popularité. Quelles raisons peuvent motiver cette intervention hors du commun pour qu’on change les règles en cours de route?
Je ne passerai pas par quatre chemins : la gestion du gouvernement de Justin Trudeau dans cette histoire fait preuve d’un arbitraire inacceptable. On parle de plusieurs heures de travail jetées à la poubelle.
Au Bloc Québécois, on pense que c’est assez simple : le gouvernement de Justin Trudeau doit se rétracter et donner le contrat à l’équipe choisie par le jury d’experts, soit celle de Luca Fortin, Louise Arbour et Daoust Lestage Lizotte Stecker. C’est la moindre des choses pour un gouvernement qui souhaite incarner les valeurs de la transparence, de la démocratie et de la bonne gouvernance.
Luc Desilets
Député fédéral de Rivière-des-Mille-Îles
Porte-parole du Bloc Québécois en matière d’Anciens Combattants
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