logo journal nord-info
icon journal
Parcours conté: Faire le tour du monde en discutant à des citoyens

Annabelle Boyer a rédigé des textes qui furent à leur tour source d’inspiration pour l’illustratrice Julie Audrey Beaudoin.

Parcours conté: Faire le tour du monde en discutant à des citoyens

Publié le 07/11/2023

Chaque année, de nouveaux arrivants s’installent au Québec. Certains choisissent les Basses-Laurentides. Mais pourquoi choisir une ville comme Mirabel ou Blainville ? Annabelle Boyer s’est penchée sur le sujet en collaboration avec sa ville de résidence.

Citoyenne de Blainville depuis plus d’une vingtaine d’années, Annabelle Boyer a été contactée par la Ville de Blainville afin de lui soumettre une idée du Parcours conté. « Il y a des gens à la ville qui savent que je suis auteure, parce que j’ai fait un de mes lancements dans la salle de la bibliothèque », explique-t-elle.

Ancienne employée de la Ville et fière Blainvilloise, elle a tout de suite embarqué dans le projet, elle-même curieuse de connaître les raisons du choix de ces immigrants.

« Ce que la Ville m’a demandé, c’est de rencontrer des citoyens qui avaient été identifiés comme étant des gens avec un parcours particulier », explique l’auteure. L’ensemble de la démarche a ensuite été vu par Mme Boyer, afin d’en faire une œuvre plus complète. Des questions ont été préparées, puis envoyées aux personnes ciblées afin qu’elles se préparent. « Je voulais leur donner le temps de trouver les bons mots en réfléchissant à leur parcours », explique-t-elle rappelant que pour certains le français est la deuxième ou troisième langue apprise.

Projet à la fois stimulant et intéressant, la Blainvilloise ne regrette en rien son choix. « C’est intéressant de savoir qu’est-ce qui les a amenés au Québec, parce que dans le lot, il faut mentionner la grande quantité de gens venant de pays beaucoup plus chaud », souligne-t-elle. Ces entrevues avec ses concitoyens lui ont permis de connaître la réalité d’autres régions du monde tels Haïti, la Chine, le Mexique ou le Liban.

« Je voulais aussi savoir s’ils referaient le même choix si c’était à refaire », commente Annabelle Boyer. Elle souligne d’ailleurs le choix de la langue d’arrivée également, comme plusieurs statistiques marquent le déclin du français au Québec.

« Je me souviens d’un citoyen qui parlait d’avoir fait sept pays, si je me souviens bien. Liban, Égypte, Dubaï : des pays très chauds », souligne l’auteure. Ce citoyen avait entre autres connu les tempêtes de sable qui duraient environ 48 h et pendant lesquelles il était impossible de sortir sans quoi il s’exposait à de graves blessures. « Entre ça et une tempête de neige qui dure quelques heures, pour lui, la tempête de neige était plus intéressante, même si c’était du froid », se dit-elle encore surprise.

Une autre anecdote marquante à ses yeux et l’importance à l’âge et à l’apparence à certains endroits dans le monde. En effet, pour certains pays, la vieillesse est synonyme de laideur, ce qui fait qu’une femme âgée reste cloîtrée chez elle sans pouvoir sortir. Mme Boyer se sent fière d’habiter ici, une terre d’accueil qu’elle souligne comme étant accueillante, chaleureuse et privilégiée. Même l’égalité homme-femme est revenue à répétition lors des entretiens, soulignant la différence du Québec avec ailleurs.

« Je pense qu’on gagne beaucoup à connaître le parcours de ces gens-là parce qu’ils viennent de pays où il y a une dictature, où on ne peut pas vivre comme on veut », confirme la Blainvilloise, feuilletant les dossiers des candidats.

Une femme bien impliquée

Annabelle Boyer se considère comme chanceuse. Venant d’une famille très présente dans la sphère politique et communautaire, elle s’implique elle-même dans sa communauté, histoire de mieux la comprendre. « Ma grand-mère est une des fondatrices de la Maison d’histoire de Mont-Laurier, de la bibliothèque de Mont-Laurier et animatrice à la radio de Mont-Laurier », donne-t-elle comme exemple. Son oncle a été maire de la ville pendant deux mandats et sa mère était journaliste. Son père, en plus d’être directeur d’école, prenait le rôle de présidence dans un OBNL local.

Elle vient donc d’une famille très impliquée, ce qui l’a encouragée à faire de même. Elle tient donc énormément à faire ce même lègue à ses enfants.

MOTS-CLÉS