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Croiser le fer et forger l’avenir de l’escrime médiévale

Photo : Sébastien Gauthier – Stéphanie Prévost portant tout son attirail, et prête au combat.

Croiser le fer et forger l’avenir de l’escrime médiévale

Publié le 21/03/2025

Travailleuse autonome en communication, mère, épouse, présidente d’OBNL et instructrice d’arts martiaux, Stéphanie Prévost incarne la polyvalence et la passion à l’état pur.

Aujourd’hui, c’est son engagement envers l’escrime médiévale qui nous permet de renouer avec l’ancienne plume du journal Infos Mirabel.

À la tête d’un campus en pleine expansion, Stéphanie se donne pour mission de démocratiser ce sport encore méconnu au Québec, où hommes et femmes s’affrontent sur un pied d’égalité.

Loin des chorégraphies de films d’époque, l’escrime médiévale est un art martial à part entière, classé parmi les Arts Martiaux Historiques Européens (AMHE). Stéphanie le décrit comme une discipline exigeante, où force, technique et stratégie priment sur la seule puissance physique. « C’est un sport de combat complet, qui demande une excellente coordination et une lecture rapide des mouvements de l’adversaire », explique-t-elle. Contrairement à de nombreux sports de contact, ici, il n’y a aucune séparation entre les catégories masculines et féminines : tout le monde combat ensemble. « Il m’est arrivé d’affronter des hommes me dépassant facilement d’une tête », explique-t-elle.

Un projet qui prend de l’ampleur

Fondé il y a quelques années, son école d’escrime a récemment obtenu le statut d’OBNL. Une reconnaissance importante qui permet à Stéphanie et à son équipe de rendre le sport plus accessible, notamment en facilitant l’accès aux équipements. « L’équipement représente un investissement important. Nous voulons que ceux qui souhaitent essayer n’aient pas cette barrière financière », précise-t-elle.

Aujourd’hui, avec plus de 120 élèves répartis sur plusieurs campus à travers le Québec, son organisation est devenue la plus grande structure du genre en Amérique. À Sainte-Thérèse, où elle est présidente du campus local, une quinzaine d’élèves participent activement aux cours et aux compétitions.

Si le domaine reste majoritairement masculin, Stéphanie est fière de voir plusieurs femmes s’impliquer et performer au sein de son école. « On apprend tous les mêmes techniques, et en compétition, il n’y a pas de distinction. Ce qui compte, c’est l’habileté, la tactique, pas la taille ou la force brute », affirme-t-elle. Elle insiste sur l’importance de donner de la visibilité aux femmes dans ce sport, notamment en encourageant ses élèves féminines à participer à des tournois et à se dépasser.

Oser pour se découvrir

Ceux qui connaissent Stéphanie savent qu’elle n’a pas froid aux yeux. Mais cela ne vient pas tout seul. Avant de découvrir l’escrime médiévale, elle ne se considérait pas comme une sportive. « J’ai toujours aimé bouger, mais pratiquer un sport de manière assidue, ce n’était pas mon truc », avoue-t-elle. Pourtant, lorsque l’occasion s’est présentée de lancer un campus d’escrime, elle a fait un saut dans l’inconnu. « J’ai essayé plusieurs arts martiaux, mais aucun ne me parlait vraiment. Quand on m’a proposé de partir ce projet, j’ai décidé de sortir de ma zone de confort. » Aujourd’hui, avec le succès de l’école Scrimicie, ça rapporte.

Si l’escrime occupe une place centrale dans sa vie, ce n’est pas son seul engagement. Stéphanie travaille aussi pour le Salon du livre de Mirabel, un événement qui gagne en notoriété et pour lequel elle joue un rôle clé dans les communications. Son implication dans ces deux sphères – le sport et la culture – illustre bien son dynamisme et son désir de faire rayonner des disciplines parfois méconnues.

Un sport à découvrir

Pour celles et ceux qui hésitent à essayer, l’école offre un premier cours gratuit. Stéphanie insiste sur le fait que la sécurité est une priorité absolue : « Nous avons tout l’équipement nécessaire pour éviter les blessures, et nos instructeurs veillent à ce que chaque élève progresse à son rythme. »

À travers son rôle de présidente et d’instructrice, Stéphanie Prévost ne se contente pas de transmettre un savoir : elle ouvre la porte à un monde de dépassement de soi, où les barrières traditionnelles du sport s’effacent au profit de la passion et de la discipline. Son ambition ? Faire de l’escrime médiévale une discipline reconnue et respectée, et surtout, montrer que ce sport est accessible à tous.

Pour plus d’information, rendez-vous sur le site de l’Académie Scrimicie.