Oliveto est un des rares analystes à couvrir autant les jeux d’été que d’hiver pour une chaîne nationale se prépare à vivre quelque chose d’unique avec les jeux de Paris : « Cette année est très spéciale pour moi parce que nos champions du monde au lancer du marteau, tant masculin que féminin, sont canadiens. C’est extrêmement rare, et comme il s’agit de l’épreuve dans laquelle j’ai évolué moi-même, et sur laquelle j’ai fait plusieurs de mes recherches scientifiques, c’est très particulier pour moi ». Celui qui a basé les 25 dernières années de sa carrière sur l’athlétisme voit la possibilité d’analyser un doublé canadien masculin/féminin dans son épreuve fétiche comme une opportunité inespérée.
Fini les tests covid
Pour Nils, il s’agira de ses premières olympiades en période non pandémique et il se réjouit de ne pas avoir à revivre le stress des mesures mises en place pour les jeux de Tokyo et Pékin. « Trois heures avant d’entrer en ondes, il fallait se faire tester mon partenaire et moi pour être sûr que nous n’avions pas la Covid. Nous avions donc encore un doute à savoir si on allait pouvoir faire notre travail quelques heures avant d’entrer en onde », rien pour aider à la préparation nous dit l’expert.
Avec une carrière qui chevauche les domaines académiques, athlétiques et artistiques, Oliveto n’a rien de l’athlète/analyste typique. Détenteur d’une maîtrise en physiologie de l’exercice de l’Université de l’Oklahoma, il se distingue par son approche scientifique de l’analyse sportive. Son passé d’athlète en lancer du marteau dans la NCAA (National Collegiate Athletic Association) et sa participation pendant deux ans au programme de développement national olympique pour le bobsleigh enrichissent également son analyse des épreuves d’athlétisme. « L’athlétisme, c’est 2500 athlètes desquels je couvre environ la moitié. Les épreuves de pelouse sont très différentes techniquement. Il faut avoir un bagage scientifique très avancée en science du mouvement pour passer de l’analyse du marteau à celle du saut à la perche avant de bifurquer vers l’analyse du triple saut. Ça prend beaucoup de préparation ».
Savoir jongler pour mieux captiver
Il attribue sa capacité à communiquer des concepts complexes de manière claire et engageante à son expérience en enseignement, mais aussi à sa formation de comédien qu’il a suivi en Californie après son passage en NCAA. « Il faut savoir vulgariser, utiliser des analogies simples, simplifier une information complexe pour que tous puissent saisir la difficulté de la performance de l’athlète. J’utilise mon expérience professorale et la combine avec l’expérience du comédien qui est capable d’improviser, de jouer sur la langue et de varier les émotions ». Toutes des compétences particulièrement précieuses dans un environnement médiatique où l’engagement du spectateur est crucial.
Lorsque questionné à savoir comment on arrive à garder le focus lorsqu’on a autant de cordes à son arc, Oliveto trouve la métaphore du jongleur particulièrement évocatrice.
« Le niveau de concentration du jongleur augmente en fonction du nombre d’objets avec lesquels il jongle. Certains craquent sous la pression, moi, plus tu m’en donnes, plus c’est complexe et difficile, mieux je vais performer. » Difficile de mettre Nils Oliveto dans une case précise et il en est parfaitement conscient. Une chose demeure par contre, celui qui se décrit comme un artiste/scientifique, ou scientifique/artiste aura une fois de plus la chance de captiver les millions de téléspectateurs canadiens et québécois grâce à son œil et sa verve d’expert du 26 juillet au 11 août prochain sur les ondes de Radio-Canada pour les Jeux olympiques de Paris.
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