Gabriella ne veut surtout pas chercher des excuses pour expliquer cette 27e place, loin de là, mais elle raconte que dix jours avant son départ pour Tokyo, elle s’est foulée une cheville à l’entraînement, ce qui a certainement nui à ses déplacements en compétition.
« Je n’étais pas inquiète pour autant. J’ai alors entamé une réhabilitation intense et pour être franche je n’y pensais même plus. J’ai pris des anti-inflammatoires et sept jours plus tard, je faisais tout avec la même intensité », raconte Gabriella, jointe à Toronto, où elle participait à un camp d’été pour les jeunes escrimeurs du pays.
Toutefois, arrivée dans le petit village de Numanjou au pied, du mont Fuji ,où elle s’entraînait en vue de son combat du 26 juillet, face à Zagunis, elle s’est refoulée la même cheville.
« C’est normal que des blessures se produisent, avec tout le stress que l’on vit en tant qu’athlète. Le mélange d’émotions par lesquelles nous passons aux Jeux olympiques est tellement intense que je ne peux pas dire le nombre de fois où j’ai pleuré tellement j’étais stressée ».
C’est justement cet aspect de son jeu qu’elle voudra travailler en vue d’une future participation aux Jeux de Paris en 2024.
« Je n’ai pas bien géré mon stress. Le manque de compétition au cours de la dernière année et demie ne m’a pas permis de m’entraîner à bien le gérer ».
Elle était prête
Gabriella se sentait pourtant prête à affronter Mariel Zagunis, une fille qu’elle avait déjà eue comme adversaire au championnat pan américain sénior d’escrime, à Toronto en 2019, et contre qui elle s’était inclinée 15-13 pour mettre la main sur la médaille de bronze.
« Nous avions un plan. J’avais regardé plusieurs de ses matchs. Je ne comprends pas ce qui s’est passé. Je ne me rappelle absolument rien de cet affrontement sauf le début ! Nous aurions pu faire toutes les simulations que cela n’aurait rien changé au résultat final ».
Gabriella prendra une pause bien méritée au cours des prochains mois avant de reprendre l’entraînement, car il est clair pour elle qu’elle souhaite obtenir une 2e chance de participer aux Jeux olympiques.
« C’est sûr que je reste. Je dois me qualifier pour Paris ! »
Outre la gestion du stress, elle est consciente que si elle veut battre les meilleures au monde, elle devra aussi travailler sur sa force physique, « être plus puissante ».
« Je dois aussi travailler certains aspects techniques et augmenter mes attentes envers moi-même.»
Quoi qu’il en soit, une fois sa carrière terminée, lorsque Gabriella repensera à sa participation aux Jeux olympiques, elle n’aura qu’un mot en tête : « wow ! »
« Quand j’y repense, des fois j’oublie que des gens travaillent toute leur vie pour vivre ce moment et moi je l’ai vécu. C’est ce que je retiens ! »
Gabriella se rendra en Turquie en octobre pour une première compétition post-olympiques. Suivra la première Coupe du monde en France, en novembre.
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