En quelque 32 ans de carrière, l’entraîneur du club d’escrime des Seigneurs de la Rive-Nord, Gilbert Gélinas, a mené trois athlètes aux Jeux olympiques, dont la plus récente, Gabriella Page, qui était à Tokyo pour l’épreuve individuelle féminine du sabre qu’elle a disputée le 26 juillet dernier. La Blainvilloise a finalement terminé au 27e rang.
Il a aussi conduit pas moins de 35 athlètes aux championnats du monde juniors d’escrime et 13 aux championnats du monde séniors. À quel point un entraîneur contribue-t-il aux succès de ses ouailles? Nous lui avons posé la question.
«Quand tu vas chez un pâtissier et que tu aimes son gâteau au chocolat. Si tu y retournes, tu auras le même gâteau puisqu’il le reproduira en suivant sa recette. L’entraînement d’un athlète de haut niveau est semblable. Tu dois avoir certaines bases à partager et à faire comprendre», image Gilbert Gélinas qui se décrit d’abord comme un excellent motivateur, en mesure de donner envie à un athlète de performer et de persévérer dans le temps.
«J’ai toujours dit à mes jeunes lorsqu’ils commencent, à 13 ou 14 ans, que d’aller aux Olympiques, c’est comme de courir un marathon. Des gens courront plus vite que toi, mais à un moment donné, en cours de route, ils vont avoir un emploi, aller à l’université, vont se marier, bref la vie va arriver, ce qui va faire que ce n’est pas tout le monde qui va finir son marathon. Seulement ceux qui vont persévérer vont y arriver!».
Évidemment, l’aspect «technico-tactique», comme l’appelle Gilbert Gélinas, soit cette capacité d’utiliser la technique apprise à son avantage. Tout comme le développement des qualités physiques, cet aspect technico-tactique aura une incidence majeure sur la réussite sportive d’un athlète.
«J’ai développé cet aspect en faisant venir à ma maison de Blainville, où se trouvait mon gymnase, de grands entraîneurs étrangers. J’y ai reçu sept entraîneurs qui avaient gagné des médailles aux Olympiques et qui sont venus partager leurs connaissances. J’ai beaucoup appris de ces visites!»
Il ne faut pas oublier, ajoute Gilbert Gélinas, que par-dessus tout, «tout est possible à celui qui croit!». Talent, encadrement et persévérance: voilà la recette du succès selon cet entraîneur élite.
Un 3e choix au cégep
Gilbert Gélinas est originaire de Laval. Il jouait au hockey depuis tout jeune, mais à sa troisième année de cégep, devait choisir un cours d’éducation physique. Vous imaginez la suite.
«À mon 8e cours d’éducation physique, j’avais mis comme 3e choix l’escrime car j’avais à cette époque de gros préjugés envers ce sport. Le professeur, Maître Jean Michel, était entraîneur de l’équipe canadienne et m’a convaincu de me présenter au championnat canadien. Je dois ma vie à cet entraîneur!»
À l’âge de 25 ans, cinq ans après avoir commencé l’escrime, Gilbert Gélinas s’est retrouvé parmi les huit meilleurs au Canada.
«Quand j’étais à l’université en éducation physique, je me voyais entraîneur de hockey à l’international. Finalement, une autre branche s’est ouverte et j’en suis très fier ! Je dis souvent aux jeunes que les chemins les moins fréquentés sont souvent ceux qui t’amènent le plus loin!»
Outre ces aspects, évidemment les partenaires financiers qui n’hésitent pas à encourager un athlète, tel Hillsdale dans le cas de Gabriella Page, contribue aussi au succès, d’insister Gilbert Gélinas.
Entraîneur de l’équipe du Canada au sabre féminin depuis 2015, il a été nommé entraîneur de l’année tout sport confondu dans les Laurentides en 2004, 2005 et 2017 par Loisir Laurentides. En 2012 et 2013, la Fédération d’escrime du Québec l’a nommé entraîneur de l’année deux années consécutives. Il vise la présence de cinq athlètes aux Jeux de 2024.
MOTS-CLÉS
Blainville
Jeux olympiques
Escrime
Seigneurs de la Rive-Nord
Gabriella Page