En juin dernier, la nageuse rosemèroise Miori Hénault s’envolait pour Berlin, où elle s’apprêtait à faire briller le Canada lors des Jeux Olympiques spéciaux mondiaux. Trois médailles plus tard, place à un retour sur son expérience.
L’athlète a remporté l’argent au 400 mètres libre, ainsi que l’or au 100 mètres quatre nages et au relais 4 x 50 mètres libre. Cette dernière course, complétée par le quatuor canadien en 2.47.49 minutes, était particulièrement serrée, coupant le souffle des spectateurs dans le Stade Olympique d’après le souvenir de Mireille Lanoie, mère de Miori Hénault, qui se trouvait aux premières loges.
« Le Canada tirait de l’arrière d’une longueur, quand elle a plongé et touché le mur tout juste à temps, se rappelle-t-elle. L’ambiance était électrique! »
Il n’était question que d’un écart d’une seconde entre l’équipe de Miori Hénault et celle de l’Australie, qu’elle est parvenue à devancer, indique-t-elle. C’est dans ce contexte grisant que la nageuse a découvert l’Allemagne pour la première fois.
« C’est vraiment beau et bien organisé, commente Miori Hénault. C’est vraiment une belle ambiance et une belle équipe. On était bien entourés. »
Dans son élément
Davantage qu’une passion, l’entrainement en natation occupe une place primordiale dans la vie de la jeune femme de 28 ans. Impliquée à fond dans son sport depuis son enfance, Miori Hénault a longtemps nagé avec le Club aquatique de Saint-Eustache. Sa déficience intellectuelle lui a rapidement permis d’intégrer le programme d’Olympiques spéciaux et la paranation.
« Déjà, toute petite, elle aimait beaucoup l’eau et elle avait beaucoup de facilité, se remémore Mireille Lanoie. Dès l’âge de trois ans, elle allait chercher des objets au fond de la piscine. »
Et à l’âge de 12 ans, c’étaient plutôt des médailles qu’elle récoltait, notamment aux Jeux du Québec, auxquels elle a performé à répétition jusqu’à ses 20 ans. Elle réussit aussi bien en longue distance qu’en sprint, et tout autant en eaux libres qu’en piscine. Sans compter que, Miori Hénault n’ayant pas la même conscience de ses statistiques que les athlètes réguliers, tout ce qui entoure sa discipline est toujours positif et plaisant pour elle, ajoute Mireille Lanoie.
Une destination à rayer de la liste
Deux Jeux du Canada, plusieurs Championnats canadiens et une panoplie de compétitions au Texas, en Floride et en Indiana : Miori Hénault ne compte plus le nombre d’épreuves auxquelles elle a participé. Il s’agissait cependant de sa première présence aux Jeux Olympiques spéciaux mondiaux, qui se distinguent par leur envergure. Regroupant près de 200 pays s’affrontant dans 26 disciplines différentes, le volet d’été de ces joutes a lieu aux quatre ans et se déroulait cette année entre le 17 et le 25 juin. Le processus de qualification se trouvait un peu altéré par la pandémie pour cette édition-ci, les jeux nationaux ayant été annulés.
« Il y a seulement eu des jeux provinciaux, précise Mirelle Lanoie. Il y a donc un athlète par province qui a été choisi pour représenter le Canada. »
D’après les résultats, Rosemère, tout comme le reste du Québec, peut se réjouir que cette personne ait été Miori Hénault.
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