Si ces deux passionnés de ski parcourent les rues de Rosemère à skis à roulettes, c’est bien sûr pour le plaisir, un peu pour amuser les galeries (ils l’avouent candidement), pour être visible des automobilistes, mais surtout pour se tenir en forme, car le couple a tout un hiver de courses planifié devant lui. Du moins si la pandémie ne les cloue pas au Québec.
«Les inscriptions pour deux compétitions majeures en Italie ont été ouvertes au mois de juin. Ma conjointe et moi nous sommes inscrits à des courses qui se dérouleront sur deux week-ends», de dire Phil, fébrile à l’idée de renouer avec la neige.
C’est ainsi que les 23 et 24 janvier, le couple prendra le départ de la Dobbiaco-Cortina, une course qui se déroule à 2000 mètres d’altitude, en Italie, sur de la vraie neige. Alors que le samedi, c’est en style classique que Phil affrontera le parcours, le dimanche, place au style libre. Annie participera à la course de dimanche sur 32 kilomètres. L’an dernier, Phil, à 53 ans, avait terminé 98e sur près de 3000 compétiteurs.
«Je connais ce parcours par cœur, lance le quinquagénaire. Je sais donc à quoi m’attendre. C’est vraiment un parcours extraordinaire et spectaculaire. On est dans les hautes montagnes et il n’y a que des conifères»
Marcialonga
La fin de semaine suivante, au tour de la Marcialonga, une course de 70 kilomètres, à 1000 mètres d’altitude, à laquelle Phil a participé à maintes reprises. En 2008, il avait d’ailleurs terminé au 45e rang sur plus de 6000 compétiteurs de tous âges. Annie y participera également, mais a opté pour le parcours de 45 kilomètres.
«J’ai hâte parce que je connais très bien ce parcours. Je vise un top 100. Une fois que j’aurai terminé, je partirai en sens inverse pour aller rejoindre Annie et terminer sa course à ses côtés pour l’encourager !», de dire Phil qui parcourra donc, cette journée-là, près de 85 kilomètres à ski de fond. Il a 54 ans, rappelons-le, et se mesurera à des athlètes de la moitié de son âge, de partout dans le monde.
«Évidemment les Norvégiens y seront en grand nombre et voudront démontrer qu’ils sont les meilleurs dans cette discipline !», dit-il.
Entraînement intense
Ne se lance pas dans une telle aventure qui le veut. Phil Shaw a fait du ski de fond toute sa vie. C’est pour lui un mode de vie. Quant à Annie, elle s’y est mise il y a de cela six ans. Malgré ces années d’expérience, tous les deux doivent se soumettre à un entraînement intense et préparer leurs corps à affronter l’adversité, l’altitude, le froid.
«Je suis parti de zéro en termes d’entraînement, de dire Annie. Les trois premières années, je ne faisais que m’entraîner à temps partiel en raison de mon emploi. Ça ne fait donc que trois ans que je participe à des courses, mais la première fois, c’était comme gravir le mont Everest pour moi ! Je ne connaissais pas ce qu’était l’effort soutenu. J’ai aujourd’hui réussi à dépasser mes barrières.»
«De la mi-mars à la fin de juin, d’ajouter Phil, je faisais en moyenne deux heures de skis à rouettes par jour, sept jours sur sept. Annie m’accompagnait. Je n’ai pas le choix si je veux me garder en forme. J’aime encore ça comme la première fois ! »
Le déconfinement de l’été a permis au couple Shaw-Gauthier d’étendre leur rayon d’entraînement ailleurs dans la province. Depuis que Rosemère est en zone rouge toutefois, ils ont remis leurs skis à roulettes près de chez eux. Ne soyez donc pas surpris de les voir s’entraîner déguisés à l’approche de l’Halloween.
Quelques courses au Québec cet hiver, dont la fameuse World Loppet de Gatineau, sont aussi dans les plans du couple. Reste maintenant à savoir si cet événement aura bel et bien lieu. On parle de février 2021 pour le moment…
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