Première place pour Les Melroses au Rose Trip Maroc

Nommé Les Melroses, le trio s’est même hissé en première place du podium à la fin de l’aventure dans la catégorie Open +..

Souhaitant sensibiliser les gens au cancer du sein dont est décédée leur grande amie Mélanie à 38 ans, les trois quarantenaires ont formé Les Melroses pour leur premier trek en 2022, le Rose Trip Sénégal. 

Désert de Merzouga

Pour ce second trek, qui se déroulait du 31 octobre au 5 novembre dernier, les Melroses avaient le choix parmi l’un des trois parcours : Découverte, Open ou Open +. Elles ont choisi Open +, soit le parcours le plus exigeant, celui de 18 à 22 km par jour.

Leur défi? Parcourir 58 kilomètres en trois jours dans le désert de Merzouga avec tous les obstacles qui s’y trouvent : marcher dans le sable, monter et descendre les dunes au dénivelé pouvant atteindre 280 mètres en plus de marcher sur un sol parfois rocailleux et de devoir supporter une chaleur de 35 à 40 degrés. Des conditions dont les Québécoises ont peu l’habitude.

En pleine forme et surtout, bien motivées, les trois filles se sont solidement attelées à leur parcours quotidien, équipées de vêtements conçus pour le trek, de leur réserve d’eau dorsale, d’un léger repas et, surtout, d’une boussole.

En fait, leur principal défi consistait à parcourir la distance désignée dans le laps de temps le plus rapide possible puis de revenir en fin de journée au campement aménagé en plein désert pour les 110 équipes participantes, avec une tente par équipe. En tout, 330 filles ont pris part à ce défi hors normes mis en place en Europe dans le cadre de la campagne Jeune et Rose, visant la prévention du cancer du sein chez les femmes de 18 à 40 ans.

Chaque matin, le trio recevait une carte avec des balises à valider et à partir du rapporteur topographique, elles devaient tracer leur parcours.  « On doit trouver le parcours le plus court, qui nous convient. On peut le faire soit dans un sens, soit dans l’autre. Selon le dénivelé, selon le soleil, on décide de le faire soit dans le sens horaire », expliquent-elles.

« On doit calculer la distance que l’on va parcourir, puis à combien de degrés qu’on va mettre sur notre boussole pour s’orienter. On n’a pas le droit au GPS ni au téléphone intelligent », précisent-elles.

Faire œuvre utile

L’aventure n’est pas gratuite. Rien qu’en frais d’inscription, les Melroses ont dû défrayer une somme de 10 000 $, avant même de réunir le budget nécessaire pour leur billet d’avion et une partie des dépenses sur place, l’hébergement et les repas durant le défi étant bien entendus pris en charge par l’organisation de Rose Trip Maroc.

L’occasion étant trop belle, les trois filles sont parties une semaine avant le début du trek pour se promener dans les rues marocaines avant d’en découvrir les beautés de la nature. « Le Maroc, c’est tellement un beau pays. Les paysages sont tellement changeants. On passe de bords de mer à des paysages désertiques, C’est vraiment changeant. C’est rocailleux, c’est plat, c’est désertique. On passe des bords de plage à des paysages désertiques, même lunaires. On se croirait sur la lune, des fois », racontent les deux amies, d’une même voix.

N’empêche qu’elles ont observé un phénomène extrêmement rare : de petits lacs en plein désert.

Les trois amies en sont convaincues, leur grande amie Mélanie les a accompagnées durant tout leur périple. « Il est arrivé plusieurs petits signes tout au long du trek qui nous a fait croire qu’elle était avec nous. À la dernière journée, il y a une journée solidaire qu’on appelle, puis on s’en va monter la plus haute dune du désert de Merzouga : la grande dune. C’est incroyable. C’est à perte de vue de sable et il faut monter en haut. Puis tout le long, c’est elle qui nous a guidées », assurent les deux voisines blainvilloises.

Les Melroses sont très fières de leur exploit, qui s’est terminé avec la première place sur 110 équipes. Le retour à la réalité a toutefois été rude : dès le lendemain, elles reprenaient le travail.

Lise Fortin est gestionnaire à la Fonction publique du Québec alors que les sœurs Yaël et Lisanne sont toutes deux policières.

Les trois femmes reviennent fières de cette expérience de dépassement de soi et enrichies de leur exploit ainsi que des rencontres humaines tout au long de leur périple : des femmes ayant souffert d’un cancer, d’autres ayant dépassé la soixantaine mais bien décidées à relever le défi du trek.

Certaines de ces rencontres mènent à des amitiés, qu’elles maintiennent tout comme celles ramenées du Rose Trip Sénégal, quelques années plus tôt, réseaux sociaux aidant.

Les Melroses souhaitaient également aider la recherche. Yaël a ainsi créé une page sur le site web de Ruban Rose, la Fondation du cancer du sein Québec, qui accepte les dons destinés à la recherche. Et pas pour financer le voyage, insiste Yaël.