Pendant un instant privilégié, j’ai pu les écouter conter leurs expériences et mieux comprendre ce qui pousse ces retraités à s’investir ainsi auprès de leur équipe favorite. Bien plus que de simples guides pour trouver votre siège ou les toilettes, ils sont passionnés, dévoués et prêts à intervenir à tout moment. Un peu moins d’une vingtaine, ils et elles sont l’équipe derrière l’équipe.
Si la plupart commencent pour rester actifs, presque tous restent pour l’esprit de camaraderie et la fraternité qu’ils ont trouvée au Centre d’excellence sports Rousseau. Roland raconte : « Moi ce qui me tenait à cœur, c’était d’agrandir mon cercle d’ami, être proche avec une gang. L’amitié qu’il y a entre nous et les amateurs. Il y a toujours quelqu’un qui a besoin de quelque chose. C’est déjà arrivé qu’une maman enceinte perde connaissance. Quelqu’un qui reçoit une rondelle… ces choses-là. »
Là depuis le tout début
Pierre Trempe, bénévole depuis les tous débuts de l’équipe il y a 13 ans et doyen de la bande, avec sa femme Diane, elle-même bénévole depuis 12 ans, incarnent cette passion et cette dévotion qui animent le groupe. « On est une famille, confie Diane, les gens nous content des affaires, poursuit Pierre en se rappelant un partisan présent à presque tous les matchs. À chaque fois qu’il arrivait, il me faisait une petite accolade, dit-il avant de poursuivre, toutes les fois sauf une. Inquiet, je lui demande ce qu’il a et il m’apprend alors qu’il a perdu son père la même semaine. On a parlé, et en finissant il m’a fait ma petite accolade ».
Au-delà de l’expérience humaine, c’est leur passion du hockey qui unit d’abord et avant tout les bénévoles : « Mon fils David jouait pour les Concordes de Mirabel, et quand il a arrêté, l’ambiance nous manquait à mon mari et moi. On s’est inscrit pour faire du bénévolat. Quand tu as grandi dans cette ambiance-là, ça vient à te manquer », raconte Hélène, bénévole depuis 11 ans.
Les meilleurs moments de la franchise
Cet amour se constate aussi lorsqu’avant même de se faire poser la question, ils évoquent entre eux « la plus belle game » qu’ils ont vue. La réponse est instantanée et unanime : « Le 7e match contre Val-d’Or en 2016 ! Au classement, il nous menait par 42 points, ils étaient sûrs qu’ils nous plantaient. Samuel Montembeault a été fumant ! » Tous se rappellent le but gagnant marqué par Philippe Sanche en troisième période de prolongation et du brio de Samuel Montembeault qui avait fini avec la première étoile grâce à ses 54 arrêts. Ou encore la bataille générale initiée par Cédric Paquette lors du match numéro quatre dans la série opposant l’Armada au Drakkar en 2013. Ils m’expliquent que Bokondji Imama du Drakkar avait commencé à « engueuler » les fans directement en sortant de l’autobus sur la terrasse cette journée-là.
Ceux qui étaient là au début se rappellent comment l’ambiance était unique. Comment c’était spécial quand les Remparts étaient en ville, avec des duels de coachs excitants avec les Patrick Roy et Joël Bouchard. Outre la covid 19, certains identifient l’arrivée du Rocket à Laval comme un point tournant en ce qui a trait aux performances de l’équipe au guichet.
Parions que les événements des dernières semaines, à commencer par l’excitante performance de l’équipe en série face au Phoenix, ou encore le match des partisans avec la visite de Zac Bell au Centre d’excellence sports Rousseau aura su faire revivre chez ces fans de la première heure les aspirations des débuts et que lorsque le téléphone sonnera cet été pour confirmer si le groupe revient au complet, ils seront les premiers à dire qu’ils « réembarquent » dans l’Armada.
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