L’équipe dirigée par George Leblanc est arrivée en cinquième place dans la catégorie Open de cette course qui comptait 26 bateaux participants.
C’est le plus gros défi au large qu’a relevé le coureur de 33 ans, de Sainte-Scholastique, depuis qu’il participe à des courses de voiliers.
Quatorze jours en pleine mer sans aucune escale. Se relayant par petits groupes, les 12 compagnons d’aventure ont assuré leurs tâches de marin sans relâche, sept jours sur sept, la nuit comme le jour.
Évidemment, un tel périple ne s’effectue pas sans écueil. Les conditions météorologiques sont le principal obstacle des marins.
Peu après le départ de Québec, le vent et la pluie ont brisé une voile, forçant ainsi l’équipe à s’arrêter. Puis, un vent de 80 km/heure les a ralentis alors qu’ils longeaient les îles de Saint-Pierre et Miquelon. De longues heures perdues.
Afin d’obtenir des vents dominants pour pousser leur voilier de 65 pieds, les coéquipiers sont ensuite montés jusqu’au sud pour retrouver l’Atlantique.
De fortes bourrasques de vent se sont aussi présentées pendant leur traversée de l’Atlantique. «Nous avons eu des vagues hautes de 35 pieds, raconte Philippe. Tout devient alors compliqué: manger, boire. Rien n’est stable. Ça, c’était vraiment sportif.»
Mais la mer sait aussi se montrer séduisante. «C’est très vaste l’Atlantique, l’eau est d’un vert émeraude, les couchers de soleil sont magnifiques. Tous les matins, une douzaine de dauphins venaient courser avec nous, ils sautaient dans les airs. C’était un spectacle assez magique», se remémore-t-il.
Ce dernier a particulièrement apprécié la grande paix intérieure qu’il a ressentie dans cet espace si calme. Il lui en a fallu, la vie à 12 n’étant pas toujours facile dans un espace aussi restreint et fermé qu’un bateau.
«L’équipe, c’est la partie exigeante de la course. En groupe, tu ne peux pas te cacher. Douze, c’est beaucoup de caractères mélangés ensemble. Il y a toutes sortes de conditions environnantes qui nous éprouvent et ça vient chercher tout ce que l’on a au fond de nous.»
«C’est sûr qu’on ne traverse pas l’océan pour le confort, mais l’aspect humain de l’aventure a été un réel défi», avoue le marin, qui se promet de partir avec une équipe d’au plus quatre membres la prochaine fois.
Le défi et la beauté des paysages ont tout de même surpassé ces inconvénients, selon lui. «La Manche, c’est magnifique. L’entrée à Saint-Malo, c’est majestueux avec sa ville fortifiée.»
Philippe, qui s’entraînait depuis deux ans et demi en vue de cette course, se dit très fier d’avoir accompli le défi. «Ç’a confirmé ma passion et j’ai appris à connaître mes limites. J’ai fait du travail sur moi-même. Je reviens aussi avec un grand bagage de marin.»
Philippe Rochon-Morissette se dit prêt à refaire la prochaine Transat Québec-Saint-Malo qui aura lieu dans quatre ans. D’ici là, il se prépare pour celle de Rimouski-Anticosti qui se tiendra l’an prochain.