Un défi qu’il a relevé en 38h30 alors que les participants disposent de 46 heures pour effectuer le trail de cette montagne française bien connue. « J’étais bien placé dans le positionnement », claironne l’athlète de 51 ans.
Son âge surprendra peut-être, surtout que Jean-Pierre Lacasse s’est réellement mis à la course régulière à 45 ans. Bien tranquillement, selon sa propre perception. Mais c’est tout de même au cours de la même année qu’il a pris part à son premier marathon, en 2017.
Bien décidé à inscrire les épreuves sportives au cœur de sa vie, il a enfilé les courses. Des marathons réguliers ne dépassant pas 50 km.
Tirage au sort
L’Ultramarathon représentait une expérience autrement plus difficile, compte tenu du nombre de kilomètres à franchir sur une trail graveleuse qui monte et qui descend.
Qu’à cela ne tienne, Jean-Pierre s’y est essayé. D’abord en 2023, puis pour 2024. C’est que les inscriptions se font à partir d’un tirage au sort parmi ceux s’étant préalablement qualifiés. Le nom du Blainvillois est sorti du chapeau cette année, à son grand plaisir.
« C’est une course tellement convoitée qu’on doit se qualifier au tirage. Plus qu’on fait de courses, plus on a de points, plus de chances de voir son nom tiré au sort. Dans mon cas, j’avais accumulé dix points (des rollings stones) y’en a qui peuvent se faire tirer avec une seule chance, moi j’avais dix chances », explique-t-il.
Sur la ligne de départ, le 30 août, pas moins de 2700 coureurs piaffaient d’impatience. C’était la grande finale de l’UTMB, laquelle comprend plusieurs séries de courses à travers le monde. Chacun des participants à l’Ultratrail du Mont-Blanc devait s’être classé dans l’une d’elles pour être éligible au tirage de cette grande finale, à Chamonix.
Pour bien s’y préparer, Jean-Pierre avait effectué trois grandes courses de 160 km au cours de l’année précédente.
Obstacles bien présents
Car il faut bien le dire : les défis sont énormes. « Le plus grand défi de la course UTMB, c’est qu’il y avait plus de dénivelés positifs – ce que l’athlète appelle l’accumulation des montées – soit 9 500 mètres à courir en montant. Et lorsqu’on revient au point de départ, on a un dénivelé négatif. C’est comme si l’on montait l’Everest d’un seul coup », spécifie Jean-Pierre Lacasse.
Ce n’est pas tout. Sur les deux journées du marathon, il a fait très, très chaud, de sorte que 1000 coureurs n’ont pas supporté la chaleur et ont abandonné la course. Un gros taux d’abandons pour ce genre de course, signale le Blainvillois, qui, lui, est parvenu à relever le défi jusqu’au bout.
Expérience à vivre
« J’étais tellement heureux d’être là, il n’était pas question que j’abandonne. Parfois, c’est le mental qui agit sur la motivation. J’étais très bien préparé d’ailleurs. Et j’avais beaucoup d’expérience et la confiance était là.»
Puis il y a les gens qui supportent les coureurs avec leurs encouragements et les victuailles de ravitaillement, à tous les 15 km du parcours : eau disponible et nécessaire – fruits secs – fromages – saucisson – bouillon – barres énergétiques, entre deux petites pauses de 15 minutes.
« Même la nuit, les gens nous encouragent. On a des vêtements chauds et une lampe frontale dans notre sac à dos obligatoire. Ça nous permet de faire face à toutes les intempéries », souligne-t-il.
Jean-Pierre garde aussi un souvenir impérissable de ce qu’il a vu du haut du Mont-Blanc. « Les montagnes, très hautes et les décors féériques, c’est vraiment spectaculaire. Ce sont de longues montées éprouvantes, mais c’est quand même satisfaisant, car on voit au loin et nous avons eu des nuits avec des ciels étoilés impressionnants. »
« Je suis vraiment très fier de cet accomplissement. Je ne renouvellerai pas l’expérience à cet endroit, mais j’ai d’autres projets. Et là encore, ce sont des tirages », signale-t-il, envisageant le Western States Endurance Run ainsi que le Hard Rock 100, deux courses en sol américain.
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