Écrite par Moisès Kauffmann et par le Tectonic Theater Project, cette pièce à charge dramatique et traduite par Emmanuel Schwartz est mise en scène par Louis-Karl Tremblay et se veut un plaidoyer en faveur de la liberté sexuelle et des droits des personnes LGBTQ+.
On revient sur le drame du 6 octobre 1998, à Laramie au Wyoming, alors que Matthew Shepard, un jeune étudiant, a été mortellement attaqué en raison de son homosexualité. Torturé puis attaché à une clôture, il a été retrouvé dans un état critique par un cycliste pour ensuite succomber à ses blessures quelques jours plus tard, à l’hôpital.
« Ce drame a fait le tour du monde et a contribué à faire avancer la sensibilisation contre les crimes haineux et pour les droits des personnes LGBTQ+. Rapidement, le Tectonic Theater Project s’est rendu à Laramie pour enquêter et comprendre ce qui avait mené à cette tragédie », dit-on.
Comédien et metteur en scène d’expérience, Louis-Karl Tremblay s’est aussi fait connaître à titre de directeur artistique et cofondateur de la compagnie Point d’Orgue. Il a signé plusieurs mises en scène remarquées, dont la récente pièce Tout ça d’Alistair McDowall, qui a été nommée deux fois aux Prix de la critique de l’AQCT (Meilleur spectacle et Meilleure interprétation féminine pour Evelyne Rompré).
Pour le metteur en scène, le sujet de Projet Laramie est plus que jamais à propos. « Le projet Laramie est une œuvre qui nous oblige à regarder en face une violence qui, malheureusement, n’appartient pas qu’au passé. Il y a, chez nos voisins du Sud, une montée de la haine — une liberté de parole qui rejette et condamne, notamment sur les réseaux sociaux et dans certains médias. Si j’ai choisi cette pièce, c’est parce qu’elle parle autant de dignité humaine que de cruauté, mais surtout de la capacité d’une communauté à se regarder, à se remettre en question et à guérir. Je crois profondément qu’on a besoin de réfléchir au germe de la violence — que, si petite soit-elle, l’insulte est déjà un pas vers la violence. Mon intention est de créer un espace de réflexion et d’empathie. Le théâtre a ce pouvoir unique : il nous rassemble pour réfléchir ensemble à ce que nous voulons protéger, réparer et transformer. Présenter Le projet Laramie aujourd’hui, c’est rappeler que l’art peut encore nous aider à nommer ce qui fait mal et à imaginer un monde plus juste. »
« Nous avons abordé le travail avec beaucoup de soin. Dès le début, nous avons parlé de nos ressentis par rapport à Matthew, à la haine, au climat social et aux sensibilités de chacun. Nous avons fait un important travail de contextualisation historique et sociale », ajoute-t-il
M. Tremblay se dit favorablement surpris par son travail avec une troupe de finissants en théâtre. « Les étudiants avaient envie de défendre ce message, et cela les a fédérés. Ils se sont approchés de la pièce avec respect, délicatesse et un profond désir de rendre justice aux voix qu’ils incarnent. Nous avons regardé un documentaire touchant sur la vie de Matthew et, à partir de ce moment, nous avons tous réalisé l’ampleur de l’événement et l’onde de choc qu’il a créée. La charge émotionnelle était importante, oui, mais elle a surtout nourri leur engagement. Ils ont compris qu’ils ne jouaient pas une fiction : ils portaient des témoignages. »
Pour Projet Laramie, la distribution est assurée par Frédérique Brunet, Éléonore Dumontier-Larochelle, Simon-Olivier Fournier, Angelica Gentile, Amély Lapierre, Marine Mazza, Rosemarie Pelletier, Nicolas Raynauld, Emma Talbi, Michael Therrien, Chloé Thuot.
Les représentations auront lieu au Théâtre Lionel-Groulx le vendredi 19 décembre — 19 h 30, le samedi 20 décembre — 13 h et 19 h 30, et le dimanche 21 décembre, à 13 h et 19 h 30. Réservations en ligne dès maintenant. Paiement comptant accepté à la porte le jour du spectacle.

MOTS-CLÉS
LGBTQ+
Sainte-Thérèse
Théâtre Lionel-Groulx
Jeunesse
Projet Laramie