À compter du 4 août prochain, 175 travailleurs de l’usine Paccar se retrouveront sans emploi. Environ le tiers des 1400 employés ont perdu leur travail chez Paccar à Sainte-Thérèse depuis décembre, alors que l’usine avait supprimé un peu avant les fêtes, 250 postes. L’usine des Basses-Laurentides est la seule usine de construction de camions au Canada.
Jean-François Barrette, président de la section locale 728 d’Unifor, le syndicat représentant les travailleurs de l’usine Paccar, parle d’un autre « coup dur ».
Il indique de ne pas pouvoir dire s’il craint d’autres mises à pied éventuellement. « On s’attend à tout présentement. Il faut savoir que c’est cyclique chez Paccar. Parfois, ça va très très bien, mais par la suite, ça peut aller mal. Ce n’est pas la première fois que nous faisons face à une crise comme ça », explique-t-il.
Le « ralentissement du marché de la vente de camions » est la principale raison invoquée pour justifier ces mises à pied, affirme M. Barrette. L’usine Paccar de Sainte-Thérèse assemble des camions de classe 5, 6 et 7 des marques Kenworth et Peterbilt. Elle a une capacité de production de 90 camions par jour, mais, à la fin juin, les travailleurs ne produisaient plus que 60 camions par jour. Au mois d’août, Paccar prévoit encore diminuer ce chiffre, en passant à 50 camions assemblés quotidiennement.
L’incertitude plane toujours
Un travailleur de Paccar, rencontré à la sortie de l’usine a mentionné que le climat de travail était « pire » depuis que les menaces de tarifs douaniers américains planent sur l’industrie. « Au début, tout le monde était découragé et déprimé. Ça a pris quelques semaines avant que le climat redevienne un peu agréable », détaille-t-il. « Ça faisait un bout de temps que ça roulait bien » avant l’annonce des mises à pied du 4 juillet, ajoute ce même travailleur.
En mars, les ouvriers de Paccar se disaient déjà inquiets face à la menace de tarifs douaniers américains. C’est 97 % de la production de l’usine de Sainte-Thérèse qui est exportée aux États-Unis, rapportait alors le Journal de Montréal. Si l’industrie du camion n’est toujours pas touchée par les tarifs douaniers américains, le caractère imprévisible du président Trump a créé un climat d’incertitude constant au sein de l’usine des Basses-Laurentides.
La demi-douzaine de travailleurs rencontrés à la sortie de l’usine n’ont pas souhaité s’exprimer sur les mises à pied, précisant ne pas pouvoir commenter ou ne pas savoir encore s’ils sont touchés.
Soutenir le secteur manufacturier
En avril dernier, durant sa visite de l’usine Paccar à Sainte-Thérèse, le ministre fédéral des Finances, François-Philippe Champagne, avait dit s’être entretenu avec le directeur de l’usine. Le ministre soutenait que l’équipe libérale étudiait diverses mesures de protection de l’industrie de l’automobile et du camion.
Une « chaîne d’approvisionnement pancanadien pour le secteur automobile », un accès plus facile à l’assurance-emploi ou à des formations faisaient partie des discussions pour soutenir l’industrie automobile, écrivait alors le Nord Info.
Léa Lemieux
Journaliste Stagiaire
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