Le récit de Mme Dufault débute en octobre dernier, le 25 pour être plus précis, alors que La Presse publiait un article, dans lequel l’enseignante exprimait des conditions d’exercice de la profession qui sont rendues difficiles. Votre hebdomadaire a aussi fait état de cette critique dans un papier paru en début novembre.
En effet, aux dires du syndicat, la décision de la CSSMI de vouloir congédier Mme Dufault résulte de cette sortie publique faite il y a près de deux mois.
Le SEBL dénonce en ce sens toutes atteintes à la liberté d’expression lors qu’il s’agit, aux dires de ce dernier, de mettre en évidence des faits.
«C’est assez incroyable qu’en 2018, dans une société de droit, il ne soit pas possible de pouvoir s’exprimer publiquement sans être menacé de congédiement», dénonce la présidente du SEBL, Nathalie Bouyer, via un communiqué de presse acheminé au journal.
«Comportement indigne»
Des dizaines de manifestants, membres du SEBL, ou d’autres syndicats, étaient présents, sur l’heure du midi, devant les bureaux de la CSSMI de Saint-Eustache, afin d’exprimer colère et indignation.
«Il s’agit d’un comportement indigne. Menacer de congédier une enseignante pour le simple fait d’avoir dénoncé, à visage découvert, des conditions d’exercice difficiles, n’a pas sa place dans notre société!» déclare d’ailleurs Mme Bouyer, sur place.
«Elle n’a jamais remis en question l’intégrité de notre employeur. Elle a choisi de dénoncer pour faire avancer la réflexion sur notre école publique. La CSSMI a décidé, elle, de museler ses enseignants. Ce que la commission fait, c’est de demander à ses employés de subir et se taire!»
Stress, surcharge et pression
Selon Mme Bouyer, le personnel enseignant est de plus en plus confronté à la pression «excessive» de gestion axée sur les résultats qui visent à atteindre des cibles de réussites comptables, trop souvent, sans tenir compte de la réalité des groupes d’élèves. On met l’accent sur une surcharge de travail, de pression et de stress considérable.
«On entend souvent des cas de collègues qui se font rencontrer par leur direction pour chercher à remettre en question leurs approches pédagogiques et leur façon d’évaluer. Combiné à des classes devenues hétérogènes et à un manque de valorisation de la profession, les enseignants se sentent alors contraints devant une mission impossible. La détresse psychologique est grande!»
La présidente du SEBL interpelle donc le nouveau ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Jean-François Roberge, afin de «redonner à la profession d’enseignant ses lettres de noblesse».
«Le nouveau gouvernement a promis de faire de l’éducation une priorité. Il doit agir maintenant. Il aura la chance de le démontrer lors de la prochaine ronde de négociations qui s’amorcera rapidement», conclut Mme Bouyer.
Rappelons en ce sens que le SEBL représente quelque 4 500 enseignantes et enseignants de la CSSMI. Il est affilié à la Fédération autonome de l’enseignement (FAE).
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