La dernière séance du conseil municipal de la Ville de Saint-Jérôme a fait parler d’elle pour les mauvaises raisons cette semaine. Un groupe de citoyens a eu un comportement ouvertement hostile envers les élus municipaux, en particulier Marc Bourcier qui, malgré ses appels au calme, a dû suspendre le conseil à plusieurs reprises et demander aux policiers affectés à l’événement de sortir certaines personnes au comportement agressif.
Malheureusement, la situation de Saint-Jérôme n’est pas unique alors que d’autres événements du genre ont été recensés la semaine dernière sur le territoire des Basses-Laurentides (Blainville) et au-delà (Gatineau).
À la suite d’un article du Nord Info, seul média présent lors de l’événement du 20 février, la mairesse de Blainville, Liza Poulin, a été appelée à s’exprimer sur le sujet à l’émission de Mario Dumont du 23 février sur les ondes de LCN. Elle y dénonçait un des effets collatéraux de la détérioration générale du climat dans les assemblées publiques, soit le fait que les citoyens désertent les conseils en raison de la redondance et de la monopolisation de la période de question par des éléments perturbateurs. Certains intervenants, explique-t-elle, ne sont même pas citoyens de la ville.
Qu’il s’agisse de Stablex à Blainville, ou de l’itinérance à Saint-Jérôme, la mairesse de Blainville insiste que les périodes de questions ne sont pas des périodes de débats ou de plaidoiries. Il s’agit d’un moment démocratique privilégié offert aux citoyens de la ville pour poser les questions qui les concernent directement aux élus. Elle voit dans le phénomène actuel un accroc au bon fonctionnement démocratique municipal.
France Bélisle démissionne
En réaction à la démission retentissante de la mairesse de Gatineau, France Bélisle, Marc Bourcier, maire de Saint-Jérôme a réagit ainsi sur ses réseaux sociaux : « Son départ (France Bélisle) m’attriste beaucoup et je la comprends tellement. Tout comme elle, j’avais des rêves de démocratie, des projets et je fais de mon mieux pour le bien des gens en tant que maire. Après des insultes, des propos blessants et de l’intimidation subis lors du conseil municipal de mardi dernier, proférées de surcroît par des gens qui venaient d’autres villes en majorité, j’ai constaté toute cette injuste haine. Les membres de mon conseil aussi. Ces comportements déplacés et irrespectueux que j’ai pu constater depuis quelques mois me font réfléchir moi aussi pour la suite des choses et pour mes proches. »
La situation à Saint-Jérôme, à Blainville et la démission de la mairesse de Gatineau en l’espace de quelques jours mettent en lumière les tensions au sein des démocraties locales. Andrée Laforest, ministre des Affaires municipales, souligne que le gouvernement du Québec a déjà mis en place des mesures significatives pour soutenir les élus municipaux, mais maintient que le changement doit venir de l’intérieur des conseils municipaux, car « ce sont eux qui en paient le prix », malgré les efforts du gouvernement, qui incluent la formation, l’adoption de codes de conduite, la médiation et la promotion de la civilité.
Québec a annoncé cette semaine du soutien psychologique adapté à la situation pour les élus municipaux. Mais au-delà de l’action gouvernementale et municipale, une part importante de la responsabilité revient aux citoyens. Pour maintenir un climat sain au sein de nos instances publiques, chaque individu doit reconnaître son rôle dans la promotion d’un dialogue constructif et respectueux.
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