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Femmes en politique, une question qui ne se pose plus 

Liza Poulin a apprécié sa participation au Symposium du Conseil des préfets et des élus de la région des Laurentides où elle a pris part à un panel en compagnie d’autres élus et d’anciennes élues ayant laissé leur marque, comme Colette Roy-Laroche.

Femmes en politique, une question qui ne se pose plus 

Publié le 15/05/2024

Perçue comme un véritable défi par certains, la parité en politique semble tout à fait acquise pour les mairesses de Sainte-Anne-des-Plaines et de Blainville, Julie Boivin et Liza Poulin, qui estiment naturel que toute femme puisse y trouver sa place en 2024.

Invitées à s’exprimer sur le sujet dans le cadre du deuxième symposium du Conseil des préfets et des élus de la région des Laurentides, qui s’est tenu récemment sous le thème Laurentides réunies pour la parité, les mairesses Julie Boivin et Liza Poulin n’ont pas hésité à faire valoir son point de vue à ce sujet lors de leur panel respectif.

La mairesse de Blainville, Liza Poulin, elle, n’a jamais perçu l’implication politique comme l’apanage des hommes. « J’ai toujours senti que ma place en politique était aussi importante que pour mes collègues masculins », assure Mme Poulin, qui s’est investie en politique municipale avec confiance. 

Elle observe toutefois l’écart qui persiste entre hommes et femmes, surtout pour le poste de maire. « Depuis 2005, on voit une amélioration, mais il y toujours un certain décalage. En 2021, on enregistrait 38 % de femmes dans la composition des conseils municipaux, donc on s’approche parité, mais à la mairie, c’est 23 % », fait valoir Mme Poulin. 

D’où l’utilité d’en débattre en réunissant des élues de la région. « Dans les Laurentides, on a cru bon organiser ce symposium, car les femmes ont des réticences à se présenter à la mairie dans les régions », soutient-elle.

Ce qui l’a décidé à s’investir en politique municipale ? Mme Poulin se rappelle l’époque où les femmes ne disposaient pas encore de leur autonomie. « Les femmes nous ayant précédé se sont battues, aussi je sens que j’ai une certaine responsabilité », confie Mme Poulin, même si la conciliation travail-famille reste un défi pour certaines femmes souhaitant s’activer en politique. 

Prendre sa place

C’est qu’une bonne marche a déjà été franchie, croit Mme Boivin. Et le principal obstacle à la multiplication des femmes sur la scène politique, ce sont les femmes elles-mêmes, croit-elle.

« Il faut arrêter de se poser la question et prendre notre place. Ce n’est pas aux gens de nous donner notre place, mais à la prendre soi-même notre place. Et si on pense faire une différence, c’est qu’on est à la bonne place », affirme la vice-préfète de la MRC Thérèse-De Blainville. 

S’investissant dans le milieu politique depuis plusieurs années, Mme Boivin s’est faite connaître à Sainte-Anne-des-Plaines par ses concitoyens qu’elle côtoie depuis longtemps, y résidant elle-même.

« La politique, j’y suis car j’ai des compétences et c’est là que je suis la plus à ma place. Après tout, ce sont les citoyens qui choisissent quelle est la personne la plus habilitée à les représenter. Il ne faut pas oublier que l’objectif à l’hôtel de ville, c’est de représenter les citoyens. Et dans notre communauté, il faut être représenté par des hommes et des femmes. Plus on est représentatif, plus les décisions seront prises de façon éclairées et représentatives », assure la mairesse de Sainte-Anne-des-Plaines.

Représentativité

L’aspect représentatif est un élément d’importance en politique active, signale Mme Boivin, qui aime bien la mixité des genres et des générations. « La jeunesse fait de la politique différemment et ancrée dans la réalité d’aujourd’hui. Ce n’est pas pour autant que l’on doit écarter les gens plus âgés. On a besoin des gens du passé et de ceux de l’avenir. »

Selon celle-ci, son point de vue a eu l’aval des deux autres participants. Toutefois, Mme Boivin ne nie pas qu’il reste du travail à faire, comme le soulignait la paneliste Elsie Lefebvre sur la difficulté de prendre de lourdes charges politiques en présence d’enfants en bas âge et qui s’est battue pour que les élues puissent obtenir un congé de maternité dans le cadre de leur fonction. 

« Il existe encore beaucoup de barrières par rapport à ça, déplore Julie Boivin, qui a elle-même décliné une proposition, antérieurement. On m’a approché pour un autre palier, mais je considérais que mes enfants étaient trop jeunes. C’est une situation qui ne devrait pourtant pas faire obstacle, assure-t-elle. »

Un atout

Mme Boivin fait remarquer que le conseil municipal de Saint-Colomban dirigé par Xavier-Antoine Lalande comporte une importante représentativité féminine. Un conseil municipal d’où ressort une approche davantage collective et communautaire, lui a signalé son confrère Lalande, qui considère cela comme un atout. 

« Que ce soit pour un homme ou pour une femme, le combat est similaire, peu importe où l’on fait de la politique. L’important est de mettre ses balises et de les respecter », conclut la mairesse de Sainte-Anne-des-Plaines, Julie Boivin.