Alors que le 29 mars, le personnel professionnel tenait une journée complète de grève, le lendemain, c’était autour des enseignants de manifester sur l’heure du dîner afin que se règle enfin leur convention collective échue depuis plus d’un an.
«Interminable. Cette négociation est interminable. Le gouvernement ne daigne pas répondre. Il étire le temps», a lancé Judith Trudeau du Syndicat des enseignants et enseignantes du Collège Lionel-Groulx (SEECLG) lors du discours qu’elle a adressé aux membres qui participaient à ce «tintamarre». Elle a en outre rappelé que la CSN rejetait une fois de plus les offres de Québec d’une majoration du salaire de 1,75 % la première année, 1,75 % la seconde et 1, 5 % la troisième.
En entrevue, au lendemain de la manifestation, elle ajoutait que les négociations avec Québec se poursuivaient, mais que «rien n’avançait».
«Il va falloir une plus grande mobilisation, j’imagine. C’est là où nous en sommes!», a-t-elle mentionné, indiquant qu’au nombre des revendications des enseignants, ces derniers souhaitent notamment voir leurs collègues à la formation continue être davantage reconnus et surtout rémunérés pour leur travail.
«Ces enseignants [à la formation continue] sont les plus précaires des précaires. À titre d’exemple, ils ne sont pas rémunérés pour l’encadrement des étudiants, quand on sait très bien que lorsqu’on enseigne, on a besoin de faire de l’encadrement. En fait, leur salaire est basé sur le temps passé en classe. Tout ce qui est autour, c’est comme si ça ne comptait pas!».
Le SEECLG souhaite aussi pouvoir adoucir les années de précarité et que soient établies des balises pour le travail en ligne.
Personnel professionnel
Pierre Levasseur, président du Syndicat du personnel professionnel au Collège Lionel-Groulx (SPPCLG), en avait aussi long à dire sur la façon dont sont traités ses membres par Québec. Ces derniers ont tenu, le 29 mars, une des six journées de grève qu’ils se sont votées en assemblée. Plus de 90 % des membres se sont mobilisés pour cette grève.
«Nos membres apportent du soutien à l’enseignant. Ils sont les aides pédagogiques individuels, les conseillers en orientation, les conseillers à la vie étudiante, des analystes TI, les gens aux finances, etc. Ce sont donc des gens qui sont souvent dans l’ombre, mais qui tiennent des rôles importants dans l’appareil collégial», a d’abord mis en lumière M. Levasseur.
Selon ce dernier, les conditions de travail de ses membres se sont largement dégradées au fil des années et c’est ce à quoi ils souhaitent remédier.
«Cette dégradation des conditions de travail a contribué à une migration vers le privé, insiste M. Levasseur. Par exemple, un analyste TI [analyste en informatique] gagnera beaucoup plus au privé pour le même travail, ce qui a un impact direct sur le recrutement et la rétention du personnel.»
Le président du SPPCLG ajoute que la dernière offre présentée par le gouvernement du Québec équivaut à une augmentation de salaire de 250 $ par année, ce qui est largement insuffisant.
«Ce n’est pas beaucoup! Mais ce que l’on demande n’est pas tant une question salariale, mais plutôt une reconnaissance de notre travail! Nos caractéristiques d’emplois ont été définis dans les années 2000 et ne représentent plus ce que l’on fait vraiment sur le terrain», a conclu Pierre Levasseur.
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