Toutes les équipes de la ligue déjà au repos – certaines en attente du deuxième tour – sont fixées sur leur sort depuis quelques jours, puisqu’aucune autre série n’a dépassé le seuil des cinq matchs. À l’inverse, celle entre l’Armada et le Phoenix n’aurait pu être plus âprement disputée.
Les deux premiers matchs semblaient avoir cloué une partie du cercueil de l’équipe de Blainville-Boisbriand, avec deux défaites en prolongation à Sherbrooke. Mais la Flotte s’est rassemblée et a gagné un match numéro trois monumental à la maison, grâce à un tour du chapeau du capitaine Jonathan Fauchon, son premier en série en carrière.
La foule enthousiaste était de retour au Centre d’excellence Sports Rousseau dès le lendemain, souhaitant voir son équipe niveler les chances. Mais malgré une performance de 40 arrêts d’Olivier Ciarlo, bon pour la première étoile, c’est avec 11,2 secondes à faire en troisième qu’Hugo Primeau a jeté une douche d’eau froide sur l’amphithéâtre en marquant le but de la victoire. Un genou sur la glace, Ciarlo semblait réaliser que l’équipe devait maintenant surmonter un déficit de 1-3.
Résilience et robustesse
Après une victoire à l’arraché à Sherbrooke, Mathieu Turcotte et sa troupe étaient de retour à domicile devant sa plus grosse foule des séries (2500 spectateurs). Dès les premiers instants, le match numéro six annonçait « du hockey de série ». Sans dire que les arbitres avaient rangé leur sifflet, puisque plusieurs punitions ont été distribuées de part et d’autre, ils entendaient clairement « laisser jouer » les deux équipes comme le veut l’adage.
Sans surprise et en dépit du spectacle excitant, les esprits n’ont pas tardé à s’échauffer et Ciarlo a eu droit à son moment “Rocky Balboa” : après avoir subi ce qui ressemblait à une charge (qui sera appelé comme rudesse) de la part de Mathis Fortin et s’être retrouvé immobile de longs instants sur la glace. Ciarlo finit par se relever et restera dans le match, s’illustrant particulièrement lors de la deuxième période où il a multiplié les arrêts désespérés.
Le possible point tournant de la série survient dans le dernier 10 minutes de la partie alors que l’Armada, qui venait de porter le score à 2-1 grâce au deuxième de Mathis Cloutier, écope d’une punition majeure en début de troisième, permettant au Phoenix de niveler la marque grâce à un but de Maverick Lachance, avec toujours 3 min 30sec à écouler à quatre contre cinq.
L’équipe réussit à stopper le Phœnix et c’est Eliot Ogonowski, pour la deuxième fois en autant de parties, qui fera bouger les cordages dans les dernières dix minutes pour assurer la victoire aux siens et provoquer un match ultime à Sherbrooke. Comme Cloutier deux fois avant lui, Ogonowski a profité d’une passe d’Eliot Litalien pour convertir.
“Recommencer à chaque rencontre”
Du côté de Mathis Cloutier, arrivé après les fêtes pour finir son parcours junior avec l’équipe de son enfance, et auteur des deux premiers buts de la Flotte lors du match numéro six, l’équipe arrive au match ultime avec son destin entre ses mains : « On ne croit pas vraiment au momentum, on sait que tout est à recommencer à chaque rencontre. Après notre victoire au match numéro trois, le momentum devait être de notre côté, mais ils ont été meilleurs que nous au match quatre. Tout est à recommencer, c’est comme ça qu’on a abordé notre saison, c’est pareil pour un match numéro 7 ».
Un autre qui se sera présenté au match avec une toile vierge en tête, c’est Olivier Ciarlo, qui souhaitera changer le scénario de l’année dernière alors que son périple en série avec Baie-Comeau s’était terminé sur une défaite en match numéro 7, en première ronde contre Moncton, dans une série aussi serrée que celle-ci.
Au moment de publier ces lignes, la série se termine sur une victoire de 3-1 du Phoenix. L’heure est venue pour eux de se frotter à un défi énorme face aux Voltigeurs de Drummondville, qui ont balayé les Sea Dogs de Saint John, en plus de terminer la saison au sommet du classement dans l’Ouest. Mais comme nous l’aura prouvé cette série entre l’Armada et le Phoenix, rien n’est joué d’avance.
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