logo journal nord-info
icon journal
Gabrielle English | La pandémie aura fait naître une auteure à Blainville

Photo : Noé Cloutier – L’auteure Gabrielle English, rencontrée sur son lieu de travail, soit la bibliothèque municipale Paul-Mercier, à Blainville, où son livre Cœurs de papier était justement absent des rayons, car déjà empruntée.

Gabrielle English | La pandémie aura fait naître une auteure à Blainville

Publié le 20/10/2023

La pandémie a peut-être eu son lot d’inconvénients, mais pour Gabrielle English, c’est ce qui lui a permis de trouver le temps d’écrire son premier livre, Cœurs de papier, en février dernier. Poursuivant maintenant sur sa lancée, l’auteure blainvilloise est déjà en pleine écriture de son deuxième roman qui paraîtra en avril prochain.

« Au départ, ça m’a permis de trouver du temps, mais maintenant, je choisis de prendre le temps », témoigne l’auteure dont les idées d’un possible troisième projet émergent déjà.

Pour l’aider à continuellement rester inspirée, même lorsqu’elle n’est pas en train d’écrire, Gabrielle English baigne concrètement dans l’univers du livre. Détentrice d’une maîtrise en science de l’information, elle est actuellement cheffe de section à la bibliothèque municipale Paul-Mercier, à Blainville.

Photo : Noé Cloutier – Vue sur le créatif et coloré milieu de travail de l’auteure, au 1003 rue de la Mairie à Blainville.

Rêve de jeunesse

La parution de son premier ouvrage, Cœurs de papier, par Saint-Jean Éditeur à la Saint-Valentin 2023, représentait à la fois son arrivée sur la scène littéraire, mais aussi l’aboutissement de l’un de ses plus vieux rêves de jeunesse. « J’aimais écrire quand j’étais plus jeune, quand j’étais ‘ado’ et jeune adulte. En même temps, ce n’est pas facile d’être publié au Québec, alors en ayant un emploi que j’adore et éventuellement deux jeunes enfants, j’avais un peu mis ça de côté », explique-t-elle.

« Mais j’ai eu un petit peu plus de temps, avec la pandémie, et à moment donné j’ai eu une histoire dans ma tête. Cette fois-là, j’ai décidé de l’écrire et quand j’ai commencé à l’écrire je ne pouvais plus m’arrêter! », poursuit la Blainvilloise.

D’un monde à l’autre

Cette première histoire est celle d’Emma Petterson, une auteure québécoise jeunesse qui, à l’inverse de sa créatrice, est en panne d’inspiration. Elle décide ainsi d’accepter un nouveau travail à New York, ne se doutant pas qu’elle y vivra aussi un amour « aussi renversant qu’improbable… »

L’amour n’est toutefois pas tout dans la vie, du moins, dans le processus créateur de Gabrielle English, dont le prochain livre mettra en pages un univers aux antipodes de celui qui a lancé sa carrière d’auteure. « C’est différent, c’est… post-apocalyptique! », lance la bibliothécaire aux passions littéraires multiples.

« On est dans un Montréal détruit suite à un événement X. Donc, c’est de la science-fiction, où on revient où on vivait avant – c’est-à-dire sans aucune technologie », révèle l’auteure qui sera cette fois publiée par les Éditions Lux et Nox.

Produit en catimini

Pour Gabrielle English, l’écriture était d’abord un moyen de « s’évader » de la pandémie, quelque chose qu’elle faisait pour elle-même et non pour les autres. « La majorité je l’ai écrit sans même le dire à personne. En fait, j’ai attendu d’avoir une offre d’un éditeur pour le dire à mes collègues et amis… il y avait juste mon conjoint qui le savait, parce que je ne voulais pas devoir dire aux gens ‘bin ça n’a pas marché’ », affirme celle qui a finalement dû annoncer l’inverse à tout son monde.

« J’ai encore beaucoup le syndrome de l’imposteur, c’est comme si je m’attendais à recevoir juste des refus, alors c’est vraiment une révélation. C’est comme si ça avait toujours vécu en moi et que je trouvais enfin une place pour y mettre mon imagination », décrit la diplômée collégiale en cinéma et universitaire en littérature. 

« Je n’aurais jamais pensé, espéré, pouvoir faire ça… alors je suis juste vraiment contente d’accéder à ce monde-là », confie celle qui, tout comme lorsqu’elle écrit, n’a pas de plan tracé d’avance pour l’avenir, n’étant donc pas fermée à l’idée, un jour – si l’opportunité se présente – de vivre de sa plume.