Hélène Lachapelle peint assidument depuis la mi-vingtaine, un art qu’elle s’emploie à peaufiner depuis lors et qui meublera désormais tout le temps qu’elle voudra, puisque sonne enfin l’heure de la retraite. Dans l’intervalle, elle a passé son temps à chercher son geste et ses couleurs propres, ce qui témoigne du sérieux de la démarche.
Elle a exploré diverses techniques (dessin, peinture) et médiums (huile, aquarelle, acrylique), appris à travailler avec différents outils (pinceaux et spatules), tout comme elle s’est progressivement exercée à s’éloigner de la pensée rationnelle pour plonger dans la dimension poétique, une quête qui vise toujours l’atteinte de l’expression pure et authentique.
L’art et la vie
La «loussitude», dans ce contexte, est un terme qu’elle emprunte à l’artiste peintre Caroline Archambault, avec qui elle a poursuivi son apprentissage, de 2013 à 2019. «C’est une dimension qui me parlait. La loussitude, ça veut dire la liberté de mouvement, traverser la toile, partir de l’extérieur du tableau et sauter dedans. Ça permet d’être sans attente, de ne pas vouloir. Ce qui n’est pas facile», soumet-elle, tout en relevant que cette approche artistique équivaut à une philosophie de vie.
Cette approche plastique suggère également la cohabitation du vide et du plein, ce qui donne des tableaux qui respirent, dit-elle. Chaque fois, elle cherche l’état d’abandon, qui permettra justement de libérer le geste et de donner aux choses le temps de s’installer. «Quand je dépose le matériel sur la toile, il dit ce qu’il a à dire. La toile me parle. Elle me répond. Si je pars avec une intention, ça risque de ne pas avancer», explique-t-elle. Laisser les choses arriver, donc. Puis décider du moment où elles doivent se déposer à demeure et reconnaître dans l’immédiat que le tableau est achevé. Ne plus y toucher pour laisser vivre ce qui est né du geste spontané.
Ça n’a pas toujours été comme ça, remarquez. Longtemps, elle a fait œuvre de copiste, une forme qu’elle maîtrisait sans y trouver satisfaction. En coulisses, elle laissait parler son crayon (elle utilisait aussi l’encre de chine) et laissait libre cours à sa créativité. «Mais je n’arrivais pas à le faire en peinture», dit-elle, à cause de la difficulté qu’elle avait à composer des couleurs qui communiqueraient bien entre elles. Depuis, elle su développer sa palette qui mêle les bleus aux couleurs plus terreuses, dirions-nous, pour réduire la chose à sa plus simple expression.
La part manquante
Tout ce qu’elle a appris en amont, c’est à dire la maîtrise du dessin, la composition et l’organisation spatiale (elle s’y exerce constamment sur de petites surfaces), lui sert tout de même dans l’élaboration de ces tableaux qui puisent leur inspiration dans la nature, ce que l’on reconnaît d’emblée en les observant un tant soit peu. «La nature, c’est ce qui nous unit au plus grand. Ce qui unit le ciel et la terre. C’est ce qui nous constitue. C’est ça qui me nourrit. La nature éveille tous nos sens. Tout est là», dit-elle. Ses promenades en nature, d’une certaine manière, la prédisposent à l’acte de peindre. «J’ai besoin de ce lien, dit-elle. J’appelle ça ma part manquante.»
Hélène Lachapelle a installé son atelier dans sa maison de Saint-Eustache et ses tableaux en sortent ponctuellement pour être présentés au public, comme ce sera le cas, du 24 septembre au 17 octobre, à la bibliothèque de Saint-Hyppolyte. Sous le titre Sur le fil de mon imaginaire, elle y présentera une sorte de rétrospective des cinq dernières années, un exercice qui vous permettra de suivre l’évolution de son art, dans cette dynamique que nous vous décrivons plus haut. Vous pouvez aussi observer son travail sur sa page Facebook.
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