Une œuvre pensée pour un jeune public, pour des adolescents, précise d’entrée de jeu celui qui hésite encore à se présenter comme un auteur.
Ingénieur mécanique de métier, l’écriture littéraire ne s’inscrivait pas sur une voie naturelle pour ce père de famille. Or, désireux de faire plaisir à ses trois filles qui franchissaient alors l’adolescence, il s’est lancé le défi de leur écrire une histoire inspirante, entremêlant aventures, défis et leçons de courage.
« Je voulais simplement créer une histoire dont elles seraient les héroïnes, en tant que personnages principaux. Une histoire qui serait située dans l’environnement qu’elles connaissent, celui de Blainville et des environs », explique M. Millaire.
De ce fait, l’histoire qu’il raconte se situe à Montval, la contraction de Montréal et de Laval, incluant les municipalités environnantes comme celle de Blainville. Dans son histoire, ces villes sont emmurées et leurs citoyens n’en sortent pas.
En mode dystopique
Mais quelle est donc cette histoire ? « À cette époque où la connaissance est perçue comme une menace, Anaïs, Camille, Josie et Alexis luttent pour survivre grâce au Club, leur école rafistolée qui accueille près d’une centaine d’enfants et d’adolescents. Tout bascule le jour où la guerre éclate, les forçant à compter uniquement sur eux-mêmes pour rejoindre leurs parents dans un endroit gardé secret. Ils devront faire face aux conséquences des dérèglements climatiques, endurer le froid, la faim, et surtout, affronter une milice armée, omniprésente et tyrannique. »
On pourrait qualifier l’œuvre de fiction littéraire et même oser le terme science-fiction puisque le récit se glisse dans une réalité dystopique. Bien qu’aucune catastrophe naturelle ne soit survenue, il n’y a plus d’école, plus de gouvernements qui règnent en maître. Les citoyens sont dirigés par des compagnies privées ayant une milice qui surveille tout le monde. Une menace rôde autour des gens.
Dans ce monde en mode « survivor » quatre adolescents seront donc amenés à relever de nombreux défis. Et en l’absence de leurs parents, qui sont en déplacement. « Je trouvais cela plaisant de faire réagir mes personnages en mode survivor, dans un monde où il faut se battre. Je voulais surtout montrer l’entraide qu’il pouvait y avoir entre elles et entre tous les jeunes », souligne l’auteur, qui a quitté la région de Québec pour prendre racine à Blainville en 1994.
Pierre Millaire avait rangé cette histoire dans ses tiroirs, sans viser sa publication. Puis le hasard faisant parfois bien les choses, un éditeur s’est montré intéressé à la publier. Les éditions KATA, une maison d’édition ayant pignon sur rue à Montréal et dirigée par Chloé Lavoie.
Voilà un récit inspirant, au style rédactionnel accessible, pour une jeunesse animée par la recherche de sensations fortes et de défis inattendus et guidés par un imaginaire créatif. D’ailleurs, l’auteur a choisi de citer Viktor E. Frankl en guise de dédicace introductive.
« Tout peut être enlevé à l’homme, sauf une chose : la dernière des libertés humaines – le choix de son attitude face à un ensemble de circonstances – pour décider de son propre chemin. »
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